Solitude.
Tel était le mot qui définissait le mieux ce qu’elle ressentait en ce moment.
Une sensation se vide grandissante et intense, qui même au plus profond de son sommeil contraint la faisait souffrir.
Elle était consciente, mais ne pouvait bouger, ni même ouvrir les yeux. Tout se chamboulait dans son esprit,
impuissante, elle sentait le changement s’opérer mais ne pouvais rien y faire. Un peu plus tôt la jeune licorne s’était fait
attaquer par surprise alors qu’elle se baladait à Canterlot, se promenant pour visiter la capitale qui allait bientôt
accueillir un grand mariage entre la Princesse Cadence et Shining Armor. Au détour d’une rue, une ombre avait fondu sur elle,
l’assommant.
Sleeva ne savait pas combien de temps elle était restée inconsciente, mais chaque secondes depuis son « réveil » coincée à
souffrir dans son propre corps lui semblait une éternité. Tout ce qu’elle arrivait à distinguer, était qu’elle semblait être la tête en bas,
et dans une sorte de gélatine ou autre qui l’englobait complètement. Au début la jeune ponette tenta de réfléchir, essayant
d’imaginer une façon de se libérer et de reprendre le contrôle sur son corps mais sans succès. Doucement mais sûrement elle
se laissa aller au désespoir, le temps passait, la douleur ne faiblissait pas, l’impression de vide et de manque augmentant.
Puis ce fut un grand choc qui la sortie de sa torpeur, comme si quelque chose avait frappé avec une force incroyable ce qui
l’entourait et la retenait prisonnière. Tout fut chamboulé, elle se sentit tout d’un coup tomber et toucher durement le sol.
Après quelques secondes elle commença doucement à se remettre de sa chute, elle bougea un sabot puis lentement l’aut…
Comment ça, elle venait de « bouger » un sabot ?
Quand son esprit pris enfin conscience de cette information, le chaos d’avant laissa vite place à une joie incontrôlé ,
elle avait enfin reprit le contrôle de son corps, elle pouvait de nouveau bouger et la douleur physique s’était complètement évaporé.
Avec prudence elle ouvrit un œil puis l’autre, après quelques secondes ceux-ci s’habituèrent enfin au retour de la lumière après être
resté si longtemps fermé et même si celle-ci était faible, Sleeva dû faire des efforts pour discerner nettement les formes qui l’entourait.
Au premier abord cela semblait être une sorte de caverne aux parois recouverte de cristaux, la lumière semblait se refléter dedans ce
qui l’amenait même là où la jeune ponette se trouvait. Elle leva la tête pour voir ce qui l’avait retenu tant de temps, et comprenant
ce qui se tenait au dessus, ses pensées furent envahie par une peur incontrôlable car tout s’éclairait maintenant dans son esprit,
les douleurs ressentit, le sentiment de vide profond qui se creusait, tout cela prenait enfin un sens. Difficilement elle se releva,
tentant de calmer ses pensées pour être un minimum cohérente dans ses actions, se rapprochant d’une des parois cristallisée,
sur laquelle Sleeva pourrait voir son reflet. Ce qui s’y vit confirma ses pires crainte…
Elle était enfermé dans un cocon, chose décrite dans un livre au cour de ses nombreuses recherches sur les créatures fantastiques
et mythologiques. Si ses souvenirs étaient bon, ils étaient créé à fin de transformé les poneys en changlins, fidèles sujets de
la Reine Chrysalis, à la fois mère et dirigeante de toutes ces créatures. Ce qui semblait se confirmer à la vue de son reflet.
Cependant quelque chose semblait clocher, son apparence actuelle n’avait rien à voir avec celle des croquis dans le livre.
Elle savait que ces créatures pouvaient prendre l’apparence de poney mais là cela n’avait rien à voir. Ressemblant à une sorte
de mélange entre les deux espèces, son pelage si clair était devenu foncé, un gris très proche du noir. Sa belle crinière avait perdu
de son éclat et en longueur, le bleu et le vert qui la composait avaient beaucoup terni ce qui lui donnait ce coté fade.
Cependant cela n’était rien en comparaison des autres changements qu’elle avait subit, ses pattes étaient recouverte de trous,
deux longues canines lui apparaissaient de chaque coté de la bouche, et ses pupilles s’étaient fendu lui donnant un regard
acéré qui n‘était pas arrangé par la couleur d’un bleue glaciale de ses yeux. Pourtant ce n’était pas ce qu’elle avait noté de plus étrange,
ce qui la surprit de plus c’est le calme qui régnait à présent dans son esprit alors que peu de temps avant la folie la guettait de près.
C’est en cherchant une réponse que Sleeva fit enfin attention à quelque chose de si discret qu’elle ne s’en était pas rendu compte avant :
un chuchotement, une voie si faible qu’elle avait du mal à en discerner les mots, mais qui étrangement semblait être la source de son calme.
Peu à peu, la voix se fit de plus en plus nette et forte à mesure qu’elle se concentrait dessus, elle ne l’avait jamais entendu et pourtant
elle lui paraissait familière, douce et tranchante à la fois comme le ton d’une mère mélangé à celui une tueuse au cœur de glace.

« Tout vas bien ma fille, je sais que le changement est une épreuve, surtout que tes frères et sœurs ne sont plus là. »

En premier lieu interloquée, elle ne tarda pas à comprendre à qui appartenait cette voix dans sa tête, il s’agissait sans aucun doute de
celle de Chrysalis, Reine mère de tous les changelins, et la condition actuelle de la jeune licorne expliquait sans doutes pourquoi elle
parvenait à l’entendre.

« Ecoute moi, je sais que tu n’as pas fini ta transformation, et malheureusement je suis bloquée très loin d’Equestria, par la faute de
ce prince de pacotille et de cette princesse rose bonbon.
Mais ne cherche pas à me rejoindre, un jour ce pays nous appartiendra et à ce moment alors tu pourras retrouver ta famille. »

Sur ces mots la voix se tut, ne laissant derrière elle que le silence oppressant de la grotte dans laquelle se trouvait Sleeva.
Sans comprendre vraiment pourquoi elle ne voulait pas désobéir à Chrysalis, comme si quelque chose l’empêchais d’aller contre
la volonté de la Reine. Des sentiments changeaient et se développaient en elle, conséquence directe de sa part changeline qui
s’éveillait doucement, comme une dévotion grandissante envers celle qui l’avait transformé ainsi. Tout cela était tellement absurde…
Comment pouvait elle éprouver ne serais ce qu’un seul sentiment positif ? Sa vie venait d’être complètement détruite, elle serait
surement chassé d’Equestria dès que les gardes lui tomberais dessus et exilée du royaume à vie pour le simple fait d’avoir été au
mauvais endroit, au mauvais moment.
Mais contre toute attente, alors que sa rage devrait être tournée contre Chrysalis, c’est illogiquement qu’elle se mua en haine profonde
envers la dirigeante de ce pays : Celestia.
Sans arriver à en démordre, elle fini par accepter ce sentiment irrationnel qui l’habitait et qui ne voulais pas la quitter.

Après quelques minutes de réflexions elle décidât qu’il était temps de partir de cet endroit, la nouvelle changeline inspecta
un peu mieux les lieux. Mais rien de ce qui l’entourait ne ressemblait à une sortie, si ce n’est ce petit trou par lequel filtraient l’air et la lumière;
reste évident d’un ancien passage qui fut bloqué par un éboulement, conséquence, pensa-t-elle, du choc qu’elle avait ressentit peu
de temps avant. Prenant son courage à deux sabots, Sleeva commença à déblayer le chemin avec sa magie, mais en peu de temps
un mal de tête fulgurant la prit et l’arrêtât net dans ses efforts.
Son corps était vraisemblablement exténué après les transformations qu’il avait subit.
Ne pouvant cependant pas rester une minute de plus ici, elle prit sur elle et gravit le tas de rochers pour les dégager petit à petit,
oubliant la fatigue et la souffrance provoqué par les écorchures à répétitions. Ce n’est que plusieurs heures plus tard, couverte de bleues,
de coupures et au bord de l’évanouissement qu’elle réussit enfin à faire un passage assez grand dans lequel elle s’engouffrât avec le peu
d’espoir qui lui restait. Au fur et à mesure qu’elle avançait la luminosité se faisait plus forte, l’air se rafraichissait à lui en brûler les poumons,
et quand enfin elle s’extirpât de cet enfer elle n’eut que peu de temps pour s’en réjouir, l’adrénaline qui lui avait permis de tenir
jusque là retomba en chute libre et toute la fatigue qu’elle avait repoussé tomba de tout son poids sur Sleeva qui s’évanouie d’un seul coup.

Quand enfin elle se réveillât, se furent ses muscles endolories qui lui rappelèrent qu’elle était bien encore en vie. Tout doucement elle
ouvrit les yeux, essayant de s’adapter à la luminosité ambiante, et le choc qui suivit quand elle y vit plus nettement lui fit faire un
bond spectaculaire en arrière.
Sa vue rétablie, la première chose qu’elle vit fut un visage à moins de dix centimètres du sien, certes endormi, mais se réveiller
aux cotés d’un inconnu, enfin « d’une » inconnue, et dans la situation actuelle, avait de quoi surprendre.
D'ailleurs il sembla que son brusque mouvement de recule eu tôt fait de faire revenir la ponette du monde des songes.

- « Mmmh? Qu’elle fougue dès ton réveil dit moi, mais je suis contente, cela signifie que tu te remets, tu ne semblais pas vouloirs
reprendre conscience, même après avoir soigné tes plaies. »

Reprenant quelque peu ses esprits, Sleeva ne mit pas longtemps à comprendre que cette inconnue avait veillée sur elle et soignée
durant le laps de temps où elle s’était retrouvée dans les vapes.
Cependant la méfiance était toujours là et plusieurs questions taraudaient déjà dans son esprit :
*Pourquoi l’avoir aidée ?* étant la principale.

-« Mer… Merci…. Pardonnez-moi, mais, qui êtes vous ? Je ne voudrais pas paraitre ingrate mais au vu de ma situation physique
actuelle je suis très surprise que vous m’ayez apporté votre soutien. »

L’inconnue prit quelques secondes pour réfléchir à sa réponse, sûrement cherchait elle une logique à un acte totalement illogique.
Sleeva profitât de ce petit moment pour détailler un peu mieux la ponette qui se tenait devant elle, qui d’ailleurs se trouvait être une licorne,
ce qui la rassura un peu.
Puis Sleeva remarqua une chose qui aurait dû lui sauter aux yeux à la seconde même où son interlocutrice s’était relevée.
Celle qui l’avait sauvée dégageait un charisme et une prestance rare, il en émanait des sentiments à la fois de force implacable et
de charme irrésistible que la jeune changeline avait rarement eu l’occasion de voir. Grande, un pelage d’un bleu cristallin
coordonné à une longue crinière et à une queue d’un bleu nuit profond agrémenté d’un regard perçant d’un jaune flamboyant à la
limite du doré. Elle était purement et simplement belle, pourtant une mèche couvrait entièrement le coté gauche de son visage,
Sleeva se dit que c’était bien dommage et qu’elle devrait laisser son visage découvert. Cette idée lui restât en tête jusqu’au moment
où une petite bourrasque de vent souleva ce petit bout de crinière, ce qui lui suffit pour apercevoir les cicatrices qui lui défigurait toute
cette partie de son faciès, rien de ce coté ne semblait épargné, comme si des flammes lui avait léché la peau en prenant bien attention
de n’oublier aucun centimètre carré. Malgré tout, cela ne diminuait pas l’impression de base qu’elle s’était faite, et sans savoir
vraiment pourquoi, elle sentit sa confiance se faire approprier par cette licorne, et quand cette dernière repris la parole,
toute son attention fut concentrée sur elle.

- « Disons que j’ai pour principes de ne pas juger un livre sur sa couverture et je ne pouvait décemment pas te laisser seule ici avec
tous ces gardes qui rôdent. D’ailleurs il ne faudrait pas trop tarder, si j’ai réussit à détourner les patrouilles jusqu’à présent, ma magie
ne fera bientôt plus effet. Voilà donc ce que je te propose et à toi de juger si tu as envie de me suivre où de tenter d’échapper seule
à la garde royale qui n’a pour seul objectif la chasse des êtres qui te ressemble : nous irons chez moi, à Ponyville, en te déguisant et
en empruntant la route la plus rapide pour rentrer, une fois arrivé nous auront tout le temps pour nous présenter plus convenablement
et nous reposer qu’en penses tu? »

- « Ais-je vraiment le choix ? »

- « On a toujours le choix, seulement le second risque de te conduire à un destin bien funeste, à toi de voir si tu tiens à l’emprunter ou non. »

Sur ces paroles non dénué de sagesse, elles se mirent en route pour ce petit village de bonne réputation.
Le voyage fut rapide et silencieux, ne voulant pas risqué de se faire repérer, Sleeva ne préféra rien dire de peur de se faire trahir
par sa voie si étrange. En moins d’une journée elles arrivèrent en vu de Ponyville et peu de temps après les deux comparses se
retrouvèrent devant une petite chaumière bien modeste située en périphérie du village, tranquille et à l’abri des regards indiscrets.
L’inconnue la fit rentrer dans sa maison et une douce ambiance chaleureuse prit Sleeva à la gorge, après tout ce qu’elle venait de vivre,
elle ne pu empêcher ses larmes de couler le longs de ses joues dans un mélange de tristesse, celle de réaliser que sa vie d’avant
est fini, qu’elle ne reverra sans doute jamais plus ni sa famille, ni ses amis et la joie de savoir qu’elle n’aurait pas à affronter ça toute seule.
Son hôtesse la voyant dans cet état l’aida à s’assoir dans l’un des fauteuils près de la cheminée où elle alluma un petit feu, puis s’empressa
de lui préparer un chocolat chaud.

- « Tien boit ça, cela te fera du bien »

- « Merci de votre gentillesse, je ne sais comment vous remercier »

- « Ne t’en fait pas, je ne t’ai pas aidée pour que tu te sentes redevable. D’ailleurs cela me fait pensée que je n’ai même pas pris
le temps de temps de me présenter correctement :
Tu peux m’appeler Saya, je suis romancière et actuellement en recherche d’inspiration, raison de ma présence à Canterlot par ailleurs.
Et toi qui es tu ? J’aimerais connaitre un peu mieux cette petite ponette que j’ai sauvée.

- « Je vous avouerais que pour le moment cela est encore confus dans mon esprit. Avant je n’était qu’une simple licorne née dans
un village à la frontière d’Equestria et passionné depuis toute petite par les créatures des mythes et légendes, j’en ai même fait mon
métier pas la suite, étant chargée de démêler le vrais du faux dans tous ces récits.
Mais maintenant je n’ai plus rien, et me voilà au trois quart transformée en l’une de ses créatures que je pensais exister que
dans les livres, accablée par une sensation de vide que je ne sais pas comment combler.

La peine que ressentait Saya pour Sleeva était sincère et intense, mais le déclic qui se fit dans son imagination la poussa à ne pas passer
à coter d’une telle chance.

- « Ecoute voilà ce que je te propose, je t’hébergerais et t’aiderais à trouver comment vivre au mieux ta nouvelle condition,
et en échange tu deviendras ma muse, tu seras ma source d’inspiration en me racontant tes recherches et aussi ton ressentit sur
ce que tu es actuellement.
D’ailleurs, ce que tu es porte t’il un nom bien précis ?

- « Oui, il semblerais que je sois devenue une changeline. »