Theo a écrit :
Par contre, tant que l'on considère des mouvements suffisamment longs (>= 1 seconde, plus longs qu'un gag de cartoon) je trouve que la physique Newtonienne s'accorde plutôt bien avec MLP, il reste simplement à déterminer quelles sont les forces supplémentaires qui existent du fait de la présence de magie (enfin, simplement...)
En général, oui, même pour ce qui est plus court que une seconde d'ailleurs (du moins, de ce que je me souviens). Mais ce que je voulais surtout dire, c'est que si on mesure la valeur de G, ou la masse d'un truc en se basant sur quelque-chose dans la série qui nous sert de référence et sur les équations de la mécanique classique, on trouvera surement des valeurs qui varient selon les scènes. Et du coup, soit les valeurs changent pour notre référence, soit elles changent pour ce que l'on mesure. Donc il faut modifier le modèle, et donc, c'est plus vraiment la physique newtonienne, juste quelque chose qui en est inspiré et adapté à l'univers d'MLP.
Agresang a écrit :
J'adore cette idée.
Moi aussi, mais la première possibilité semble vachement plus probable.
Rainbow Knight a écrit :
Pour l'anecdote, j'ai fait appel à un ami ingénieur pour concevoir la technologie magique de ma fiction Consortium. On a étudié les propriétés de la magie, des cristaux magiques et déduit des possibilités d'utilisation. Résultat : avant même l'apparition du Tree of Harmony, j'avais créé une carte holographique semblable à la Cutie Map (jusque dans la surface circulaire en cristal poli) et des cristaux servant à stocker des mémoires audio rappelant un peu les cristaux attachés aux racines du Golden Oak avec les images dedans.
Je suis curieux du raisonnement qui a mené à ça....
Rainbow Knight a écrit :
Parce que le but même de la science c'est d'expliquer, de comprendre, de démontrer et la méthode scientifique c'est ça, c'es l'ensemble des méthodologies des disciplines scientifiques qui sont valides pour engranger des connaissances scientifique ; il n'est pas question de modèles, ça c'est ce qui résulte de la méthode scientifique, et c'est surtout valable pour notre monde, pour nos lois de la physique. Le fait que la physique d'MLP semble similaire à la notre n'implique pas, d'une part, qu'elles sont similaires (c'est comme dire que tous les atomes sont pareils vu qu'ils sont composés à peu près de la même chose).
[....]
A noter en conclusion que, de manière générale, dire qu'on peut expliquer les incohérences d'MLP en incluant des trucs genre le Sparkle, soit un élément fictif pour tout expliquer, ça tient de la science-fiction. Si on doit prétendre expliquer MLP par la science humaine il ne faut rien créer qui puisse être considéré comme "propre au monde d'MLP", vu que ça impliquerait que leur physique a des particularité la faisant diverger (même si ce n'est que sur un point) de la notre. Et donc que la comparaison n'a plus de sens.
Depuis le début, on ne fait que parler de la méthode scientifique sans la définir (et donc de science sans la définir). Il est temps de sortir le cours de philo des sciences. Et puisque l'on parle de philo, il y a une partie qui est le raisonnement de certaines personnes, une autre qui est mon propre raisonnement basé sur celui de ces autres personnes.
D'abord, si on veux savoir ce qu'est la science, c'est pas évident, d'ailleurs un certain Alan Chalmers a trouvé le moyen d'écrire 287 pages dessus (je ne l'ai pas (encore) lu mais j'ai eu un cours basé, entre autres, sur ce bouquin)
Mais pour résumer, la science, c'est appliquer ce type de raisonnement :
L'image est tirée de
l'article de Fudge de 2014 avec lequel je ne suis pas totalement d'accord, mais je trouve que cette figure résume bien la chose.
Mais bon, on peut toujours faire ça sans que ce soit de la science. Prenons pour chaque étape :
- Une observation est une observation, tant qu'elle est répétable, c'est bon.
- Une question est une question, il n'y a pas de mauvaise question (à la limite, une question mal formulée, en lien avec l'étape suivante).
- Par contre, l'hypothèse ne peut être scientifique que si elle est liée à une prédiction. Au final, une hypothèse et un modèle, c'est la même chose : un moyen d'expliquer ce que l'on observe.
Mais, pour qu'une hypothèse soit qualifiée de scientifique, il faut qu'elle soit réfutable (voir la réfutabilité de Popper). Autrement dit, lorsque l'on propose une hypothèse, il faut aussi donner une expérience (théorique) qui permette de rejeter cette hypothèse. Il faut aussi que l'hypothèse ait des prédictions, sinon, on ne peut pas tester l'hypothèse. Pour faire les choses bien, il faut aussi proposer d'autres hypothèses concurrentes (pour éviter de s'attacher émotionnellement à l'hypothèse et risquer le
biais de confirmation)
- Ensuite, on teste les prédictions de l'hypothèse. Là encore, il faut "juste" que le test soit le plus rigoureux possible.
Si une hypothèse n'est pas directement réfutée, elle deviens une théorie (là, je dois avouer que la frontière n'est pas claire). Une théorie (ou programme de recherche) est liée à toutes plein d'hypothèses (voir les programmes de recherche de lakatos, qui me semble bien expliqué
ici). Et elle n'est considérée scientifique que si elle mène à des prédictions observées : on dit qu'elle est progressive. Si elle doit tout le temps changer les hypothèses pour s'adapter aux observations et qu'elle n'apporte pas de prédictions observées, elle n'est pas scientifique (ou du moins, elle l'est moins).
- Analyser et conclure : ben il faut le faire avec une logique qui tiens la route quoi.
J'ai tendance à considérer que chaque étape de ce processus est en soit de la science, sauf l’hypothèse qui ne peut pas être scientifique sans qu'elle mène à des prédictions. Mais ça ce n'est pas l'avis de tout le monde, à commencer par le prof qui m'a fait le cours.
Pour le cas de ce qui est proposé par Theo, on est au stade de l'hypothèse. Pour que l'on puisse dire que cette hypothèse est scientifique, il faut donc se poser quatre questions :
1) Est-ce que les observations sur lesquelles l'hypothèse est basée sont correctes ? J'ai l'impression, mais pour vraiment juger, il faudrait que je m'y connaisse plus en physique des particules.
2) Est-ce que la théorie sur laquelle se base l'hypothèse est progressive ? La théorie en question, ça serait la physique quantique (je me trompe ?). Du coup, difficile à dire, il faudrait voir si d'autres personnes ont fait des prédictions qui marchent à partir de la physique quantique dans MLP, mais je pense que la théorie de la physique quantique est une théorie trop jeune dans MLP pour pouvoir juger. Donc par défaut, oui.
3) Est-ce que les conditions de réfutation ont été données ? Non
4) Est-ce qu'il y a des prédictions ? Non
En l'état, on ne peut pas dire que l'hypothèse du sparkle est scientifique, mais avec les conditions de réfutation et les prédictions, elle le deviendrais.
Par contre je rejoint RK sur ce point là : l'application d'un modèle, sauf si c'est pour le tester, n'est pas de la science en soit, mais l'application de la connaissance apportée par la science.
Un petit problème avec ça à l'échelle de MLP, c'est que la communauté des "chercheurs MLP" est trop faible est pas assez productive pour que l'on arrive vraiment à un moment ou l'on pourra dire si telle ou telle théorie est progressive.

Damn those ponies, they drive me to popularize my science philosophy courses !
Rainbow Knight a écrit :
Du coup avant de juste expliquer MLP par des modèles, il faudrait avoir des paramètres de base de la science d'MLP. Genre, la gravité. Les astres qui bougent sur commande, les licornes qui lévitent, les sorts de gravité (Twilight dans le palais de Sombra qui inverse le sol et le plafond) et les pégases qui semblent plus léviter aussi que proprement voler... tout semble, on m'excusera, concorder vers une autre conception du fonctionnement des champs gravitationnel. Et ça touche quand même un nœud sensible.
Ben du coup tant que le modèle (=hypothèse) arrive à expliquer quelque-chose, et qu'aucun autre modèle n'explique mieux la chose (ou explique aussi bien la chose mais explique aussi d'autres choses), et que ce modèle ne dépend pas d'une théorie dégressive ou que l'on a pas observé des choses qui lui sont contraires, on est bons. Tout ce qui est supposé par le modèle devient autant de choses que l'on pourra ensuite tester pour essayer de réfuter.
Rainbow Knight a écrit :
A noter en conclusion que, de manière générale, dire qu'on peut expliquer les incohérences d'MLP en incluant des trucs genre le Sparkle, soit un élément fictif pour tout expliquer, ça tient de la science-fiction.
Oui et non, parce que l'univers de MLP est déjà, dans un sens de la science fiction, vu qu'il se place dans un univers ou au moins une chose qui n'existe pas dans notre monde est présente : la magie. Du coup, on peut ajouter à peut près ce que l'on veut, tant que ce chose est lié à la magie et qu'il correspond aux règles que j'ai cité plus haut. On sera, dans le contexte de MLP, toujours en train de faire de la science. D'ailleurs, même en vrai, ça arrive pas mal d'ajouter des trucs nouveaux pas encore observés pour expliquer notre monde. Je pense au boson de Higgs par exemple.