Re: [Interactive][Humanisation][Romance] Sur la voie du sourire
Publié : 29 nov. 2013, 23:22
par Hashmal
Bon ben voici la version final du chapitre 2 pour laquelle je remercie Sangohan et Onivlas qui ont tout les deux fait du bon boulots. Donc voici pôur vous les enfants.
Enjoy.
Attention je requiert votre participation pour le deuxième vote.
Seth va t'il:
- Chercher un petit boulot.
- S'inscrire dans un club de sport.
- Se mettre a la musique.

Enjoy.
Cette nuit-là j’ai naviguais entre semi-conscience, hallucinations et rêves psychédéliques. Je m’étais vu combattant des dragons aux côtés de Pinkie Pie qui leur lançait des éclairs au chocolat et de ma tante habillée comme la princesse Leiah prisonnière de Jabba alors qu’ils nous crachaient des mandalas à la figure ; et quand j’en pourfendais un, il explosait en un million de papillons couleur arc-en-ciel. Je me réveillais alors dans le couloir de la maison de ma tante à la recherche des toilettes. L’instant d’après j’étais en nage dans mon nouveau lit et je sombrais de nouveaux dans un rêve avec des poneys multicolores. Je fus heureusement sauvé par le chant du coq aux premières lueurs du jour. Ma nouvelle chambre encore plongeait dans l’obscurité ou les couleurs chatoyantes de la tapisserie avaient laissé place à de simples motifs indiscernables.
Mon premier réflexe fut de chercher mon téléphone portable dans ma poche pour regarder l’heure. Il était cinq heures quarante du matin, j’avais passé un long moment au pays de l’étrange de toute évidence. Je me suis redressé pour mieux observer la pièce que je n’avais que survolé la veille. Les rideaux orange du lit en baldaquin étaient tous repliés sur les portants en bois, il y avait une table à chevet à ma gauche avec un réveil en forme d’œuf posé dessus. Je revis l’armoire de la veille à ma droite qui semblait avoir été sculpté dans un tronc d’arbre plusieurs fois centenaire.
Mon estomac se remit en route quelque peu brutalement en émettant un son qui me rappela étrangement les camion-bennes de Manehattan, c’était de toute évidence le repas que j’avais manqué la veille que réclamait maintenant mon ventre. Mes neurones se sont visiblement reconnectés à ce moment car je pris conscience que je pourrais avaler un élan avec ces bois. En conséquent je descendis vers la cuisine et à ma grande surprise je vis ma tante dans le salon déjà coiffée et habillée, elle portait une chemise noir et un jean, en lisant son journal. Elle me jeta un regard interrogatif avant d’ouvrir la bouche pour dire :
« -je t’ai réveillé ?
-Ah euh non c’était le coq.
Elle me dévisagea cherchant je-ne-sais-quoi sur mon visage, il était de toute manière trop tôt pour un interrogatoire.
-Le coq tu dis ? dit-elle en souriant. Tu n’y feras plus attention d’ici deux semaines. T’as beaucoup dormi aussi il faut reconnaitre. Je m’en suis rendu compte après coup mais tu as bu mon thé spécial hier, tu as bien dormis ?
- Mouais…
-Je vois…évite d’en prendre à l’avenir. Il y a les pâtisseries et du thé normal sur la table fait comme chez toi. Ah et j’y pense si tu veux rentrer manger ce midi j’ai mis le repas d’hier dans un Tupperware, dans le frigo.
- Merci.
Je suis le genre de personne peu loquace le matin. Je me suis contenté de m’assoir à la table entre le salon et la véranda sur laquelle était posé un plateau en bois couvert de pâtisserie en tout genre une théière deux tasses et deux cuillères c’était une simple table en bois ronde avec des chaises assortis, pourtant elle avait quelque chose de spéciale mais dans l’état ou j’étais ce n’était même pas la peine d’essayer de trouver quoi. Je me servis machinalement une tasse et pris un suisse au chocolat que j’engloutis avec le plus grand plaisir, le moelleux de la pâte briochée complété par une douce crème et des pépites de chocolat me mis directement aux anges. Je n’avais pas gouté un gâteau aussi bon depuis mon anniversaire.
Ce n’était pas le plaisir subtil des papilles raffinées que cherchaient les grands pâtissiers de ma ville natale, mais c’était excellent. Je ne pouvais vraiment pas me contenter de seulement ça, je devais confirmer ma première impression aussi j’ai avalé tous les délices présent sur le plateau et même une fois repus je pris plaisir à savourer ma part de tarte au citron meringué. Voilà ce dont j’avais besoin à l’évidence, je saisis ma tasse de thé en jetant un regard en coin vers ma tante qui semblait captivée par son journal. La brume dans laquelle mon esprit semblait baigner commença à se dissiper au fur et à mesure que je savourais le liquide chaud. Ma tante me rappela son existence au moment où elle semblait partir, elle avait mis son manteau marron et prit son sac à main sans que j’en eus conscience, peut-être n’étais-je pas aussi éveillé que je le pensais après tout.
« - Je dois y aller, si tu as un quelconque souci n’hésite pas à m’appeler, je t’ai laissé ta clé sur la table basse et un plan pour trouver le lycée avec mon numéro au cas où. Passe une bonne journée. Me dit-elle.
-Merci toi aussi. Répondis-je. »
Sur ce elle s’en alla sans verrouiller la porte derrière elle. J’étais désormais seul dans une maison que je connaissais à peine. Ma propre odeur me signala l’urgence de trouver la salle de bain avant de penser à partir en cours. Je me mis en quête de cette dernière après avoir fait ma vaisselle. Mon exploration de la maison prit vite fin du fait qu’elle ne comportait que quatre pièces à l’étage dont la salle de bain. À peine sous la douche je me mis à voir se profiler dans mon esprit une nouvelle routine. Se lever, manger, faire la vaisselle, prendre une douche, aller en cours, rentrer, dormir… Rien de passionnant à tout point de vue, il me parut impératif de trouver de quoi me distraire à Poneyville au plus tôt. Une fois propre je suis retourné dans ma chambre, mis des vêtements propre avant.
Sans raison particulière je regardais alors par ma fenêtre et vis une jeune fille se lever chez les voisins ; son lit devait jouxter sa fenêtre apparemment. Elle devait avoir entre dix et douze ans, ses cheveux bouclés violet teinté rose étaient emmêlés autour de son petit visage dont je ne pus que discerner que de grands yeux verts. Je suis vite descendu en prenant au passage mon sac pour éviter une situation gênante au cas où elle me remarquerait. Il était déjà sept heures et j’avais l’intention de me dégourdir un peu avant d’aller au lycée, c’est donc sans trop me poser de questions sur le temps que me prendrais la recherche du bâtiment que je suis partis en vadrouille. L’air était encore frais de la rosée du matin et le soleil pointait timidement ces rayons sur les pavé des rue de Poneyville qui semblait doucement se réveillé. Je regardais les commerçants s’affairait pour ouvrir leurs boutiques au plus vite et les passant se dirigeant vers leurs différents lieux de travail en saluant presque tous ceux qui croisaient leurs chemins. On me salua moi-même à plusieurs reprise et je n’osais que répondre à mi-voix à ces inconnus pourtant amicaux. Arriver devant l’hôtel de ville je trouvais judicieux de regarder le plan que m’avait fait ma tante. À mon grand damne on aurait dit une carte aux trésors dessinée par un enfant de cinq ans, pour le coup elle ne m’était d’aucun secours cependant la description exhaustive de la ville que Pinkie m’avait fait la veille me revint en mémoire, il me suffisait de me rendre dans le quartier est et de trouver le bâtiment le plus imposant, un jeu vrai d’enfant...Quand on est capable de naviguer quelques minutes dans les airs. Je pris donc une grande inspiration pour sentir l’air se répandre dans tout mon corps, sentir l’air, être l’air. Chez les marcheurs de ciel c’est ainsi que nous accédons à ce pouvoir qui nous permet d’exploré l’azure l’espace de quelques secondes, quelques minutes pour les meilleurs. J’ignore comment les mages s’y prennent pour utiliser la magie ou comment les langues de feu crachent leurs flammes mais c’est ainsi que cela marche pour nous ou du moins, c’est de cette manière que l’on m’avait appris à voler. Je pris alors une grande impulsion au sol et décollais a environs dix mètres avant de me laisser en lévitation le temps de me faire une idée d’où j’allais et comment.
Contrairement à Manehatthan, tous les quartiers de Poneyville se ressemblaient ; mais en prenant la gare en point de repère j’ai pu trouver le quartier Est très vite et voir le lycée s’élevant sur une minuscule colline par-delà le ruisseau qui traversé la ville. Je redescendis alors doucement vers le sol en expirant ; le vol et le souffle sont deux choses complémentaires quand on a beaucoup d’air dans les poumons on tient plus longtemps ; il me semble qu’on m’avait expliqué pourquoi un jour mais j’avais mal saisi, la réponse « Ta gueule c’est magique » me suffit et vu que je ne suis pas trop à plaindre de ce côté-là… je faisais même du parkour aériens a Manehattan avec mes amis mais les spots de Poneyville semblaient beaucoup moins intéressants. Une fois le pied à terre je recommençais mes mouvements d’échauffement habituels, mon objectif était clair et je souriais d’avance en pensant à ce que penserais les locaux de ma démonstration. Aucun lycéen ne pourrait jamais battre mon temps j’en étais sûr. Une fois mes muscles prêts je resserrais les nœuds de mes basket et inspira de nouveau. Je m’élançais alors comme une flèche fendant le rosé matinal sur la place et je bondis sur le toit le plus proche de moi en utilisant mon souffle. Expirer pour atterrir et inspire pour repartir. Je pris une impulsion quasiment verticale, ma spécialité, pour repartir comme un boulet de canon sur un autre toit vingt mètres plus loin. Je vis cependant une forme se dessiner au loin sur les toits une autre personne avait la même idée que moi, elle se dirigeait aussi vers le lycée, dans mon esprits de grand gamin un peu tordu c’était comme un défi écrit en lettre de feu, je devais arriver avant, une sale habitude. J’ai alors donné tout ce que j’avais dans mes impulsions pour arriver au pied de la colline quand j’entendis :
« -Chaud Devant !!! »
J’eus à peine le temps de me retourner que je fus violemment projeté au sol après avoir était percuté. Par chance ma tête ne heurta pas le béton sous mes mains, d’instinct j’ai cherché la chose qui m’a fait chuter et vis à deux mètre de moi une fille en roller se débattant étrangement dans le vide pour garder l’équilibre avant de tomber misérablement sur les fesses. La première chose que je remarquai chez elle fut l’étonnante couleur qu’avaient ces cheveux, ou plutôt les couleurs car tout autour de son visage pendait des mèches désordonnées des différentes couleurs du spectre lumineux a l’exception du rose, je crus d’abord à une illusion d’optique mais après avoir cligné des yeux plusieurs fois je compris qu’ils étaient réellement de ces couleurs, même ces sourcils fins avais ce motif arc en ciel ce qui me laissa plus que perplexe. Je me suis levé pour aller voir si elle n’avait rien de casser. Mais avant même que je puisse ouvrir la bouche elle se releva d’un bond et me toisa d’un air mécontent. Elle avait un visage aux traits fins, son regard perçant et ces prunelles écarlates semblait ce combiner avec un nez mutin, percé d’un point d’argent, et des lèvres fines, légèrement vermeille, pour donner à cette fille la grâce menaçante d’un royale rapace. Il y avait cependant quelques cicatrices de chutes ou de combat stigmatisant sa peau au teint de miel. Je remarquais alors que ces oreilles étaient ornées de tous parts avec des petits bijoux de plus ou moins bon gout.
« -Rien de cassé ? me demanda-t-elle sur le ton d’une accusation
-Non ça va et toi ? Répondis-je troublé
Ses traits se détendirent alors lui rendant sa beauté originelle.
- Quoi !? Tu rigoles ? Il en faut plus pour amocher la grande Rainbow Dash, l’idole du tout Poneyville. Dit-elle en riant.
-Okay je vois, tu devrais quand même rouler moins vite tu vas finir par blesser quelqu’un sinon Grande Rainbow Dash.
- Ouais je sais, je suis désolé euh…Comment tu t’appelles déjà ? Je crois pas t’avoir déjà vu dans le coin.
- Je m’appelle Seth, je viens d’arriver en ville.
- Okay donc désolé de t’avoir renversé Seth je faisais pas attention et toussi toussa, enfin t’as pas l’air du genre de gars à prendre la tête pour ce genre de truc alors je t’abrège le discours habituel.
- Donc c’est habituel…
- Ah euh nan c’est pas ce que tu crois. J’étais en…en retard pour euh…le truc au machin… et donc euh…enfin tu vois quoi…Non ?
- Ouais je vois que tu m’es tombée dessus dans l’espoir que je ne batte pas ton temps pour aller au lycée hein? La provoquais-je.
-Quoi !? Un gars comme toi battre mon temps laisse-moi rire ! Je peux me faire la Route Cloudsdale à Poneyville d’un seul coup quand les gars de la météo font bien leur boulot.
Elle avait très vite mordu à l’hameçon, je souris à l’idée d’avoir trouvé quelqu’un dont l’esprit de compétition pourrait égaler le mien et je voulais voir jusqu’où elle irait sur un simple coup de tête.
-Ah bon ?! Le premier arrivé au bahut devra payer le repas de l’autre pour une semaine.
-Vraiment ?! Me toisa-t-elle de son mètre soixante-cinq et quelques. J’espère que t’as du cash mon grand parce que question vitesse je suis imbattable.
-PFF ! C’est ce qu’on va voir. Aller en position.
La dénommé Rainbow Dash que j’avais mise au défi fléchit alors les jambes C’était donc bien elle l’autre marcheuse de ciel que j’avais aperçu et pour me percuter comme elle l’a fait elle devait vraiment être rapide mais ce n’était pas une raison pour se dégonfler à mon sens, bien au contraire. C’était l’occasion de pimenter ce début de journée à Poneyville et de me sociabiliser un minimum. Je me mis alors en position de départ jambes fléchis, le genou droit touchant presque le sol comme un ressort au maximum de sa pression.
-Bon, prête ?! Demandais-je
Elle hocha la tête et inspiras profondément. Je l’imitais moi aussi prêt a décollé. La colline n’était pas très haute moins d’une vingtaine de mètres il me faudrait quelques seconde pour arriver en haut.
-Partez ! Éructais-je.
Au même moment je me propulsai en l’air de toutes mes forces. Je vis la chevelure Arc-en-ciel de la jeune fille à côté de moi se dessiné dans l’azur. Nous étions déjà presque arrivés devant le lycée quand elle me dépassa alors que l’arrivé était en vue, elle posa ses roues au sol au moment où mes yeux commencèrent à apercevoir la cour. Je fis alors un salto en expirant et me réceptionna accroupis à côté d’elle, j’inspiré donc un grand coup et me suis propulsé vers le bâtiment. J’avais planté la jeune fille qui comprit une demi-seconde trop tard où je voulais en venir. Ma main toucha le mur du bâtiment en face de moi et j’avais gagné. Rainbow arriva juste après. Je me retournais alors radieux vers la jeune fille en lui affichant mon sourire le plus obséquieux.
-J’ai gagné ! Fanfaronnais-je.
Elle semblait avoir était piquée dans sa fierté et ses prunelles brillait d’une lueur féroce sous ses fins sourcils arc en ciel percés aux arcades.
-T’as triché ! On avait dit le premier arrivé au lycée ! Objecta-t-elle.
-Oui et le lycée c’est pas le petit bout de terrain en bordure de la colline le lycée commence aux premiers bâtiments donc techniquement j’ai gagné.
-Pff ! C’est ce que l’on verra !
Pitre comme je suis, je me moquais alors de sa réaction excessive qui m’avait alors littéralement plié en deux. Ma plaisanterie l’avait de toute évidence vexée. J’allais entreprendre de m’excuser mais elle avait disparu de mon champs de vision,j’entendis une porte claqué et me dirigeais dans cette direction sans pourtant parvenir à la retrouvé.
Le lycée de Poneyville était protégé par un muret d’enceinte à hauteur d’homme, par-delà le portail, il y avait la cour et on pouvait voir derrière le seul bâtiment un terrain de sport. Je m’interrogeais alors sur le nombre d’élèves qu’accueillait l’établissement, au vu de la taille de la ville il ne devrait pas y en avoir plus de deux cent pourtant le bâtiment pouvait en accueillir facilement le double .Je n’avais évidemment pas fait attention à l’heure qu’il était et chose totalement inédite pour moi, j’étais en avance le jour de la rentrée. Il n’y avait encore personne dans la cour déserte, aussi j’ai décidé de me diriger vers le bâtiment afin de trouver l’accueil. Ce dernier avait quatre étages et une bibliothèque exposé par une immense baie vitrée au premier, de toute évidence, il était récent, du fait qu’il échappait aux normes en vigueur dans les années soixante-dix, il était pourtant très polygonal comme si un Pantagruel l’avait bâti avec des Legos géants.
J’arrivais au niveau de la porte quand une douce mélodie parvint à mes oreilles, une voix
comme je n’en avais jamais entendu…Une mélodie familière qui me renvoya aux après-midi que je passais chez ma grand-mère il y a très longtemps…Une voix qui m’avais était figé, je n’avais plus qu’une chose à faire : trouver la chanteuse.
Je suivis donc mon instinct et pénétrais à l’intérieur du bâtiment. Le hall d’entrée était totalement vide et ni les tableaux d’affichage à ma droite, ni le bureau de l’accueil à ma gauche, ne purent retenir mon attention, car sa voix et ses pas résonnaient dans la pièce vide. Je me suis donc aventuré dans les couloirs du rez de chaussé, en quête de cette fille.
Le son d’une porte se refermant à droite se fit entendre. Je me suis immédiatement dirigé vers la source de ce bruit et trouva, au fond d’un corridor, une porte vitrée menant à l’extérieur. Je m’en approchais avec précaution et plaqua mon oreille contre le verre froid. Elle était bien là. C’est avec toute la discrétion d’un ninja que j’entrepris d’ouvrir la porte qui émit un grincement strident. A peine entrouverte de trente centimètres, étant persuadé
d’avoir raté mon entrée en scène, je fermais négligemment la porte avec mon pied en jetant un coup d’œil à ma droite. La chanteuse que je cherchais était juste là, accroupie devant une cage ou était enfermés des lapins qu’elle nourrissait.
Elle portait une robe jaune pastel, qui couvrait à moitié ses bras blancs, avec des bottes marron. Son visage m’était caché par une longue chevelure rose claire digne d’une Raiponce. Ils étaient si longs que dans cette position, ils traînaient au sol, et au lieu d'en sembler abîmés, il paraissait si soyeux que j’aurais juré les voir miroiter à la lueur du soleil levant.
Malgré le bruit de la porte, elle semblait ne pas avoir remarqué ma présence. Elle continuait à chanter avec insouciance, de sa voix si tiède à mes oreilles. Comme en un flash, je me souvins de cette chanson : il s’agissait d’un titre de Joan Baez, Love is just a four letter word. Un joli morceau pop-folk sous acide des années soixante.
Je restais immobile à attendre qu’elle me remarque, en me laissant bercer par sa voix mélodieuse. Elle chanta du Bob Dylan et du John Lennon sans la moindre erreur de prononciation. Enfin elle s’appuya sur ses genoux, se releva et tourna les talons dans ma direction. Elle se figea instantanément à ma vue. Elle était de taille moyenne et ses cheveux couvraient la moitié de son visage d’une épaisse mèche qui lui arrivait bien au-delà des hanches, l’autre moitié me laissa sans voix.
Elle avait de fins sourcil du même rose que celui de sa chevelure, surplombant un grand œil en amande vibrant d'une couleur azur qui avait dut être volé aux mers d’un paradis tropical ou méditerranéen. Ses jolies joues rosirent sous l’effet de la surprise et commençait à prendre la même teinte que ses envoutantes lèvres en cœurs sous son fin nez grec. Elle avait une parfaite peau diaphane qui semblait se sublimer sous n’importe quelle type lumière de telle manière qu'elle semblait s’illuminer presque imperceptiblement.
Si son visage était définitivement celui d’un ange, le reste de son corps devait être celui d’une soucoupe, car malgré le fait qu’elle portait une longue robe, on pouvait clairement discerner chez elles les atouts d’une bombe sensuelle. Elle était, et de très loin, la plus belle fille que je n’ai jamais rencontré. Je devais lui dire quelque chose pourtant je savais que si j’ouvrais la bouche, je ne pourrais rien faire de plus que meugler comme un élan à l’agonie ou dire une imbécillité, incongrue, gênante, déplacé ou tout ça à la fois.
Aussi j’ai préféré laisser l’étrange silence s’installer, le temps que mon cœur arrête d’essayer de se jeter à la figure de cette vénus. Elle me regarda elle aussi sans rien dire, une main devant son anguleux menton. Quand je parvins à me contrôler suffisamment pour compter les secondes de silence qui passait, il se passa trois minutes avant que je puisse lui adresser la parole.
« Bonjour ; dis-je avec la gorge si sèche que j’eus l’impression de paraître pour un robot.
Elle marmonna quelque chose entre ses dents que je n’ai pas réussi à saisir.
-Excusez-moi, je n’ai pas trop compris ce que vous venez de dire...
Autre signe d’anxiété visible chez moi : le vouvoiement. J’aurais aussi bien plus l’appeler
Madame à ce moment-là, histoire de la vexer en plus de paraître pour un drôle d’animal.
-J’ai dit bonjour... Murmura-t-elle timidement.
- Ah, et bien bonjour à vous aussi.
-Vous l’avez déjà dit…
-Ah euh…Je cherche le secrétariat et j’ai entendu du bruit donc euh voilà…Je devrais y
aller. Dit-je en me retournant brusquement.
-Au revoir…
-Merci et euh... Au revoir. »
« Bravo, Seth ! C’était clairement la plus pathétique rencontre de tous les temps, tu t’es
officiellement affiché comme le mec le plus flippant du coin et il ne te reste plus qu’à t’acheter un compte World of Warcraft pour définitivement annihiler les restes de ton éventuel vie sociale maintenant. » Me suis-je dis à moi-même.
« Bien joué, mon cerveau. »dis-je à haute voix.
Quand je revins dans le Hall d’entrée, certains élèves étaient déjà arrivés et regardaient le tableau d’affichage pendant dix minutes, comme il était de coutume dans tous les lycées à la rentrée. J’attendais donc patiemment à côté du secrétariat qu’ils se décident à aller autre part quand je fus interpellé.
« SEEEEEEEEETH !!! »
Pour en avoir rêvé je reconnus immédiatement cette voix trop aiguë. C’est donc sans surprise que je vis Pinkie Pie courir dans ma direction. Elle avait troqué robe et tablier contre une salopette trop grande pour elle qu’elle maintenait en place avec un keffieh blanc en guise de ceinture et un t-shirt vert pomme. Sa crinière en barbe à papa semblait différente de la veille sans que je puisse dire en quoi.
« Pourquoi tu m‘as pas dit qu’on serait dans le même lycée et dans la même classe ?! me cria-t-elle
-Parce que je l’ignorais. Répondis-je sans surprise
- Tu dois pas être très malin si tu n’avais pas deviné qu’il n’y avait qu’une classe de terminale au lycée de Poneyville, enfin j’imagine qu’on peut pas t’en vouloir.
-Ouais, j’imagine aussi que -si tu n’avais pas parlé tout le temps qu’on a était ensemble- j’aurais pu te dire que j’irais dans ce lycée. Tu pensais que je faisais quoi dans la vie ?
-Ben je t’imaginer chasseur de prime ou champion d’échec. Bien que je t’ai imaginer en
clown , taxi, et agent secret. Au fait, t’aime bien la pizza ? »
Une longue journée s’annonçait a l’évidence.
Mon premier réflexe fut de chercher mon téléphone portable dans ma poche pour regarder l’heure. Il était cinq heures quarante du matin, j’avais passé un long moment au pays de l’étrange de toute évidence. Je me suis redressé pour mieux observer la pièce que je n’avais que survolé la veille. Les rideaux orange du lit en baldaquin étaient tous repliés sur les portants en bois, il y avait une table à chevet à ma gauche avec un réveil en forme d’œuf posé dessus. Je revis l’armoire de la veille à ma droite qui semblait avoir été sculpté dans un tronc d’arbre plusieurs fois centenaire.
Mon estomac se remit en route quelque peu brutalement en émettant un son qui me rappela étrangement les camion-bennes de Manehattan, c’était de toute évidence le repas que j’avais manqué la veille que réclamait maintenant mon ventre. Mes neurones se sont visiblement reconnectés à ce moment car je pris conscience que je pourrais avaler un élan avec ces bois. En conséquent je descendis vers la cuisine et à ma grande surprise je vis ma tante dans le salon déjà coiffée et habillée, elle portait une chemise noir et un jean, en lisant son journal. Elle me jeta un regard interrogatif avant d’ouvrir la bouche pour dire :
« -je t’ai réveillé ?
-Ah euh non c’était le coq.
Elle me dévisagea cherchant je-ne-sais-quoi sur mon visage, il était de toute manière trop tôt pour un interrogatoire.
-Le coq tu dis ? dit-elle en souriant. Tu n’y feras plus attention d’ici deux semaines. T’as beaucoup dormi aussi il faut reconnaitre. Je m’en suis rendu compte après coup mais tu as bu mon thé spécial hier, tu as bien dormis ?
- Mouais…
-Je vois…évite d’en prendre à l’avenir. Il y a les pâtisseries et du thé normal sur la table fait comme chez toi. Ah et j’y pense si tu veux rentrer manger ce midi j’ai mis le repas d’hier dans un Tupperware, dans le frigo.
- Merci.
Je suis le genre de personne peu loquace le matin. Je me suis contenté de m’assoir à la table entre le salon et la véranda sur laquelle était posé un plateau en bois couvert de pâtisserie en tout genre une théière deux tasses et deux cuillères c’était une simple table en bois ronde avec des chaises assortis, pourtant elle avait quelque chose de spéciale mais dans l’état ou j’étais ce n’était même pas la peine d’essayer de trouver quoi. Je me servis machinalement une tasse et pris un suisse au chocolat que j’engloutis avec le plus grand plaisir, le moelleux de la pâte briochée complété par une douce crème et des pépites de chocolat me mis directement aux anges. Je n’avais pas gouté un gâteau aussi bon depuis mon anniversaire.
Ce n’était pas le plaisir subtil des papilles raffinées que cherchaient les grands pâtissiers de ma ville natale, mais c’était excellent. Je ne pouvais vraiment pas me contenter de seulement ça, je devais confirmer ma première impression aussi j’ai avalé tous les délices présent sur le plateau et même une fois repus je pris plaisir à savourer ma part de tarte au citron meringué. Voilà ce dont j’avais besoin à l’évidence, je saisis ma tasse de thé en jetant un regard en coin vers ma tante qui semblait captivée par son journal. La brume dans laquelle mon esprit semblait baigner commença à se dissiper au fur et à mesure que je savourais le liquide chaud. Ma tante me rappela son existence au moment où elle semblait partir, elle avait mis son manteau marron et prit son sac à main sans que j’en eus conscience, peut-être n’étais-je pas aussi éveillé que je le pensais après tout.
« - Je dois y aller, si tu as un quelconque souci n’hésite pas à m’appeler, je t’ai laissé ta clé sur la table basse et un plan pour trouver le lycée avec mon numéro au cas où. Passe une bonne journée. Me dit-elle.
-Merci toi aussi. Répondis-je. »
Sur ce elle s’en alla sans verrouiller la porte derrière elle. J’étais désormais seul dans une maison que je connaissais à peine. Ma propre odeur me signala l’urgence de trouver la salle de bain avant de penser à partir en cours. Je me mis en quête de cette dernière après avoir fait ma vaisselle. Mon exploration de la maison prit vite fin du fait qu’elle ne comportait que quatre pièces à l’étage dont la salle de bain. À peine sous la douche je me mis à voir se profiler dans mon esprit une nouvelle routine. Se lever, manger, faire la vaisselle, prendre une douche, aller en cours, rentrer, dormir… Rien de passionnant à tout point de vue, il me parut impératif de trouver de quoi me distraire à Poneyville au plus tôt. Une fois propre je suis retourné dans ma chambre, mis des vêtements propre avant.
Sans raison particulière je regardais alors par ma fenêtre et vis une jeune fille se lever chez les voisins ; son lit devait jouxter sa fenêtre apparemment. Elle devait avoir entre dix et douze ans, ses cheveux bouclés violet teinté rose étaient emmêlés autour de son petit visage dont je ne pus que discerner que de grands yeux verts. Je suis vite descendu en prenant au passage mon sac pour éviter une situation gênante au cas où elle me remarquerait. Il était déjà sept heures et j’avais l’intention de me dégourdir un peu avant d’aller au lycée, c’est donc sans trop me poser de questions sur le temps que me prendrais la recherche du bâtiment que je suis partis en vadrouille. L’air était encore frais de la rosée du matin et le soleil pointait timidement ces rayons sur les pavé des rue de Poneyville qui semblait doucement se réveillé. Je regardais les commerçants s’affairait pour ouvrir leurs boutiques au plus vite et les passant se dirigeant vers leurs différents lieux de travail en saluant presque tous ceux qui croisaient leurs chemins. On me salua moi-même à plusieurs reprise et je n’osais que répondre à mi-voix à ces inconnus pourtant amicaux. Arriver devant l’hôtel de ville je trouvais judicieux de regarder le plan que m’avait fait ma tante. À mon grand damne on aurait dit une carte aux trésors dessinée par un enfant de cinq ans, pour le coup elle ne m’était d’aucun secours cependant la description exhaustive de la ville que Pinkie m’avait fait la veille me revint en mémoire, il me suffisait de me rendre dans le quartier est et de trouver le bâtiment le plus imposant, un jeu vrai d’enfant...Quand on est capable de naviguer quelques minutes dans les airs. Je pris donc une grande inspiration pour sentir l’air se répandre dans tout mon corps, sentir l’air, être l’air. Chez les marcheurs de ciel c’est ainsi que nous accédons à ce pouvoir qui nous permet d’exploré l’azure l’espace de quelques secondes, quelques minutes pour les meilleurs. J’ignore comment les mages s’y prennent pour utiliser la magie ou comment les langues de feu crachent leurs flammes mais c’est ainsi que cela marche pour nous ou du moins, c’est de cette manière que l’on m’avait appris à voler. Je pris alors une grande impulsion au sol et décollais a environs dix mètres avant de me laisser en lévitation le temps de me faire une idée d’où j’allais et comment.
Contrairement à Manehatthan, tous les quartiers de Poneyville se ressemblaient ; mais en prenant la gare en point de repère j’ai pu trouver le quartier Est très vite et voir le lycée s’élevant sur une minuscule colline par-delà le ruisseau qui traversé la ville. Je redescendis alors doucement vers le sol en expirant ; le vol et le souffle sont deux choses complémentaires quand on a beaucoup d’air dans les poumons on tient plus longtemps ; il me semble qu’on m’avait expliqué pourquoi un jour mais j’avais mal saisi, la réponse « Ta gueule c’est magique » me suffit et vu que je ne suis pas trop à plaindre de ce côté-là… je faisais même du parkour aériens a Manehattan avec mes amis mais les spots de Poneyville semblaient beaucoup moins intéressants. Une fois le pied à terre je recommençais mes mouvements d’échauffement habituels, mon objectif était clair et je souriais d’avance en pensant à ce que penserais les locaux de ma démonstration. Aucun lycéen ne pourrait jamais battre mon temps j’en étais sûr. Une fois mes muscles prêts je resserrais les nœuds de mes basket et inspira de nouveau. Je m’élançais alors comme une flèche fendant le rosé matinal sur la place et je bondis sur le toit le plus proche de moi en utilisant mon souffle. Expirer pour atterrir et inspire pour repartir. Je pris une impulsion quasiment verticale, ma spécialité, pour repartir comme un boulet de canon sur un autre toit vingt mètres plus loin. Je vis cependant une forme se dessiner au loin sur les toits une autre personne avait la même idée que moi, elle se dirigeait aussi vers le lycée, dans mon esprits de grand gamin un peu tordu c’était comme un défi écrit en lettre de feu, je devais arriver avant, une sale habitude. J’ai alors donné tout ce que j’avais dans mes impulsions pour arriver au pied de la colline quand j’entendis :
« -Chaud Devant !!! »
J’eus à peine le temps de me retourner que je fus violemment projeté au sol après avoir était percuté. Par chance ma tête ne heurta pas le béton sous mes mains, d’instinct j’ai cherché la chose qui m’a fait chuter et vis à deux mètre de moi une fille en roller se débattant étrangement dans le vide pour garder l’équilibre avant de tomber misérablement sur les fesses. La première chose que je remarquai chez elle fut l’étonnante couleur qu’avaient ces cheveux, ou plutôt les couleurs car tout autour de son visage pendait des mèches désordonnées des différentes couleurs du spectre lumineux a l’exception du rose, je crus d’abord à une illusion d’optique mais après avoir cligné des yeux plusieurs fois je compris qu’ils étaient réellement de ces couleurs, même ces sourcils fins avais ce motif arc en ciel ce qui me laissa plus que perplexe. Je me suis levé pour aller voir si elle n’avait rien de casser. Mais avant même que je puisse ouvrir la bouche elle se releva d’un bond et me toisa d’un air mécontent. Elle avait un visage aux traits fins, son regard perçant et ces prunelles écarlates semblait ce combiner avec un nez mutin, percé d’un point d’argent, et des lèvres fines, légèrement vermeille, pour donner à cette fille la grâce menaçante d’un royale rapace. Il y avait cependant quelques cicatrices de chutes ou de combat stigmatisant sa peau au teint de miel. Je remarquais alors que ces oreilles étaient ornées de tous parts avec des petits bijoux de plus ou moins bon gout.
« -Rien de cassé ? me demanda-t-elle sur le ton d’une accusation
-Non ça va et toi ? Répondis-je troublé
Ses traits se détendirent alors lui rendant sa beauté originelle.
- Quoi !? Tu rigoles ? Il en faut plus pour amocher la grande Rainbow Dash, l’idole du tout Poneyville. Dit-elle en riant.
-Okay je vois, tu devrais quand même rouler moins vite tu vas finir par blesser quelqu’un sinon Grande Rainbow Dash.
- Ouais je sais, je suis désolé euh…Comment tu t’appelles déjà ? Je crois pas t’avoir déjà vu dans le coin.
- Je m’appelle Seth, je viens d’arriver en ville.
- Okay donc désolé de t’avoir renversé Seth je faisais pas attention et toussi toussa, enfin t’as pas l’air du genre de gars à prendre la tête pour ce genre de truc alors je t’abrège le discours habituel.
- Donc c’est habituel…
- Ah euh nan c’est pas ce que tu crois. J’étais en…en retard pour euh…le truc au machin… et donc euh…enfin tu vois quoi…Non ?
- Ouais je vois que tu m’es tombée dessus dans l’espoir que je ne batte pas ton temps pour aller au lycée hein? La provoquais-je.
-Quoi !? Un gars comme toi battre mon temps laisse-moi rire ! Je peux me faire la Route Cloudsdale à Poneyville d’un seul coup quand les gars de la météo font bien leur boulot.
Elle avait très vite mordu à l’hameçon, je souris à l’idée d’avoir trouvé quelqu’un dont l’esprit de compétition pourrait égaler le mien et je voulais voir jusqu’où elle irait sur un simple coup de tête.
-Ah bon ?! Le premier arrivé au bahut devra payer le repas de l’autre pour une semaine.
-Vraiment ?! Me toisa-t-elle de son mètre soixante-cinq et quelques. J’espère que t’as du cash mon grand parce que question vitesse je suis imbattable.
-PFF ! C’est ce qu’on va voir. Aller en position.
La dénommé Rainbow Dash que j’avais mise au défi fléchit alors les jambes C’était donc bien elle l’autre marcheuse de ciel que j’avais aperçu et pour me percuter comme elle l’a fait elle devait vraiment être rapide mais ce n’était pas une raison pour se dégonfler à mon sens, bien au contraire. C’était l’occasion de pimenter ce début de journée à Poneyville et de me sociabiliser un minimum. Je me mis alors en position de départ jambes fléchis, le genou droit touchant presque le sol comme un ressort au maximum de sa pression.
-Bon, prête ?! Demandais-je
Elle hocha la tête et inspiras profondément. Je l’imitais moi aussi prêt a décollé. La colline n’était pas très haute moins d’une vingtaine de mètres il me faudrait quelques seconde pour arriver en haut.
-Partez ! Éructais-je.
Au même moment je me propulsai en l’air de toutes mes forces. Je vis la chevelure Arc-en-ciel de la jeune fille à côté de moi se dessiné dans l’azur. Nous étions déjà presque arrivés devant le lycée quand elle me dépassa alors que l’arrivé était en vue, elle posa ses roues au sol au moment où mes yeux commencèrent à apercevoir la cour. Je fis alors un salto en expirant et me réceptionna accroupis à côté d’elle, j’inspiré donc un grand coup et me suis propulsé vers le bâtiment. J’avais planté la jeune fille qui comprit une demi-seconde trop tard où je voulais en venir. Ma main toucha le mur du bâtiment en face de moi et j’avais gagné. Rainbow arriva juste après. Je me retournais alors radieux vers la jeune fille en lui affichant mon sourire le plus obséquieux.
-J’ai gagné ! Fanfaronnais-je.
Elle semblait avoir était piquée dans sa fierté et ses prunelles brillait d’une lueur féroce sous ses fins sourcils arc en ciel percés aux arcades.
-T’as triché ! On avait dit le premier arrivé au lycée ! Objecta-t-elle.
-Oui et le lycée c’est pas le petit bout de terrain en bordure de la colline le lycée commence aux premiers bâtiments donc techniquement j’ai gagné.
-Pff ! C’est ce que l’on verra !
Pitre comme je suis, je me moquais alors de sa réaction excessive qui m’avait alors littéralement plié en deux. Ma plaisanterie l’avait de toute évidence vexée. J’allais entreprendre de m’excuser mais elle avait disparu de mon champs de vision,j’entendis une porte claqué et me dirigeais dans cette direction sans pourtant parvenir à la retrouvé.
Le lycée de Poneyville était protégé par un muret d’enceinte à hauteur d’homme, par-delà le portail, il y avait la cour et on pouvait voir derrière le seul bâtiment un terrain de sport. Je m’interrogeais alors sur le nombre d’élèves qu’accueillait l’établissement, au vu de la taille de la ville il ne devrait pas y en avoir plus de deux cent pourtant le bâtiment pouvait en accueillir facilement le double .Je n’avais évidemment pas fait attention à l’heure qu’il était et chose totalement inédite pour moi, j’étais en avance le jour de la rentrée. Il n’y avait encore personne dans la cour déserte, aussi j’ai décidé de me diriger vers le bâtiment afin de trouver l’accueil. Ce dernier avait quatre étages et une bibliothèque exposé par une immense baie vitrée au premier, de toute évidence, il était récent, du fait qu’il échappait aux normes en vigueur dans les années soixante-dix, il était pourtant très polygonal comme si un Pantagruel l’avait bâti avec des Legos géants.
J’arrivais au niveau de la porte quand une douce mélodie parvint à mes oreilles, une voix
comme je n’en avais jamais entendu…Une mélodie familière qui me renvoya aux après-midi que je passais chez ma grand-mère il y a très longtemps…Une voix qui m’avais était figé, je n’avais plus qu’une chose à faire : trouver la chanteuse.
Je suivis donc mon instinct et pénétrais à l’intérieur du bâtiment. Le hall d’entrée était totalement vide et ni les tableaux d’affichage à ma droite, ni le bureau de l’accueil à ma gauche, ne purent retenir mon attention, car sa voix et ses pas résonnaient dans la pièce vide. Je me suis donc aventuré dans les couloirs du rez de chaussé, en quête de cette fille.
Le son d’une porte se refermant à droite se fit entendre. Je me suis immédiatement dirigé vers la source de ce bruit et trouva, au fond d’un corridor, une porte vitrée menant à l’extérieur. Je m’en approchais avec précaution et plaqua mon oreille contre le verre froid. Elle était bien là. C’est avec toute la discrétion d’un ninja que j’entrepris d’ouvrir la porte qui émit un grincement strident. A peine entrouverte de trente centimètres, étant persuadé
d’avoir raté mon entrée en scène, je fermais négligemment la porte avec mon pied en jetant un coup d’œil à ma droite. La chanteuse que je cherchais était juste là, accroupie devant une cage ou était enfermés des lapins qu’elle nourrissait.
Elle portait une robe jaune pastel, qui couvrait à moitié ses bras blancs, avec des bottes marron. Son visage m’était caché par une longue chevelure rose claire digne d’une Raiponce. Ils étaient si longs que dans cette position, ils traînaient au sol, et au lieu d'en sembler abîmés, il paraissait si soyeux que j’aurais juré les voir miroiter à la lueur du soleil levant.
Malgré le bruit de la porte, elle semblait ne pas avoir remarqué ma présence. Elle continuait à chanter avec insouciance, de sa voix si tiède à mes oreilles. Comme en un flash, je me souvins de cette chanson : il s’agissait d’un titre de Joan Baez, Love is just a four letter word. Un joli morceau pop-folk sous acide des années soixante.
Je restais immobile à attendre qu’elle me remarque, en me laissant bercer par sa voix mélodieuse. Elle chanta du Bob Dylan et du John Lennon sans la moindre erreur de prononciation. Enfin elle s’appuya sur ses genoux, se releva et tourna les talons dans ma direction. Elle se figea instantanément à ma vue. Elle était de taille moyenne et ses cheveux couvraient la moitié de son visage d’une épaisse mèche qui lui arrivait bien au-delà des hanches, l’autre moitié me laissa sans voix.
Elle avait de fins sourcil du même rose que celui de sa chevelure, surplombant un grand œil en amande vibrant d'une couleur azur qui avait dut être volé aux mers d’un paradis tropical ou méditerranéen. Ses jolies joues rosirent sous l’effet de la surprise et commençait à prendre la même teinte que ses envoutantes lèvres en cœurs sous son fin nez grec. Elle avait une parfaite peau diaphane qui semblait se sublimer sous n’importe quelle type lumière de telle manière qu'elle semblait s’illuminer presque imperceptiblement.
Si son visage était définitivement celui d’un ange, le reste de son corps devait être celui d’une soucoupe, car malgré le fait qu’elle portait une longue robe, on pouvait clairement discerner chez elles les atouts d’une bombe sensuelle. Elle était, et de très loin, la plus belle fille que je n’ai jamais rencontré. Je devais lui dire quelque chose pourtant je savais que si j’ouvrais la bouche, je ne pourrais rien faire de plus que meugler comme un élan à l’agonie ou dire une imbécillité, incongrue, gênante, déplacé ou tout ça à la fois.
Aussi j’ai préféré laisser l’étrange silence s’installer, le temps que mon cœur arrête d’essayer de se jeter à la figure de cette vénus. Elle me regarda elle aussi sans rien dire, une main devant son anguleux menton. Quand je parvins à me contrôler suffisamment pour compter les secondes de silence qui passait, il se passa trois minutes avant que je puisse lui adresser la parole.
« Bonjour ; dis-je avec la gorge si sèche que j’eus l’impression de paraître pour un robot.
Elle marmonna quelque chose entre ses dents que je n’ai pas réussi à saisir.
-Excusez-moi, je n’ai pas trop compris ce que vous venez de dire...
Autre signe d’anxiété visible chez moi : le vouvoiement. J’aurais aussi bien plus l’appeler
Madame à ce moment-là, histoire de la vexer en plus de paraître pour un drôle d’animal.
-J’ai dit bonjour... Murmura-t-elle timidement.
- Ah, et bien bonjour à vous aussi.
-Vous l’avez déjà dit…
-Ah euh…Je cherche le secrétariat et j’ai entendu du bruit donc euh voilà…Je devrais y
aller. Dit-je en me retournant brusquement.
-Au revoir…
-Merci et euh... Au revoir. »
« Bravo, Seth ! C’était clairement la plus pathétique rencontre de tous les temps, tu t’es
officiellement affiché comme le mec le plus flippant du coin et il ne te reste plus qu’à t’acheter un compte World of Warcraft pour définitivement annihiler les restes de ton éventuel vie sociale maintenant. » Me suis-je dis à moi-même.
« Bien joué, mon cerveau. »dis-je à haute voix.
Quand je revins dans le Hall d’entrée, certains élèves étaient déjà arrivés et regardaient le tableau d’affichage pendant dix minutes, comme il était de coutume dans tous les lycées à la rentrée. J’attendais donc patiemment à côté du secrétariat qu’ils se décident à aller autre part quand je fus interpellé.
« SEEEEEEEEETH !!! »
Pour en avoir rêvé je reconnus immédiatement cette voix trop aiguë. C’est donc sans surprise que je vis Pinkie Pie courir dans ma direction. Elle avait troqué robe et tablier contre une salopette trop grande pour elle qu’elle maintenait en place avec un keffieh blanc en guise de ceinture et un t-shirt vert pomme. Sa crinière en barbe à papa semblait différente de la veille sans que je puisse dire en quoi.
« Pourquoi tu m‘as pas dit qu’on serait dans le même lycée et dans la même classe ?! me cria-t-elle
-Parce que je l’ignorais. Répondis-je sans surprise
- Tu dois pas être très malin si tu n’avais pas deviné qu’il n’y avait qu’une classe de terminale au lycée de Poneyville, enfin j’imagine qu’on peut pas t’en vouloir.
-Ouais, j’imagine aussi que -si tu n’avais pas parlé tout le temps qu’on a était ensemble- j’aurais pu te dire que j’irais dans ce lycée. Tu pensais que je faisais quoi dans la vie ?
-Ben je t’imaginer chasseur de prime ou champion d’échec. Bien que je t’ai imaginer en
clown , taxi, et agent secret. Au fait, t’aime bien la pizza ? »
Une longue journée s’annonçait a l’évidence.
Seth va t'il:
- Chercher un petit boulot.
- S'inscrire dans un club de sport.
- Se mettre a la musique.