Je dois encore m'excuser pour mon premier message clairement déplacé.
Je vais essayer de m'en sortir un brin mieux ici.
Donc parlons de contraste.
Tu prends trois baquets d'eau : un d'eau froide, un d'eau tiède et un d'eau chaude. Tu mets une main dans l'eau froide, une main dans l'eau chaude et ensuite les deux mains dans l'eau tiède. La main qui était dans l'eau froide aura l'impression que l'eau tiède est chaude, et la main qui était dans l'eau chaude aura l'impression que l'eau tiède est froide.
Et je me comprends parfaitement.
Imagine que la tristesse soit froide. Tu veux que ton lecteur ait froid mais tu n'as que de l'eau tiède. Comment faire pour que l'eau tiède ait l'air froide ? Alors oui, tu pourrais mettre un paquet de glaçons, mais là bon ton histoire c'est juste "les parents chont morts"... je veux dire t'as une idée de ce qu'on lui a fait subir à AJ depuis qu'elle existe ? Je sais pas combien de fois je l'ai vue elle ou un membre de sa famille sur un lit de mort, en fait ce doit être l'unique personnage dans les fanfictions à mourir plus souvent chez elle qu'à l'hôpital... Okay je râle ! Mais rendre triste sur le fond c'est super-difficile, donc on fait en sorte que l'eau tiède ait l'air froide.
Parce qu'on est nuls.
Et on assume.
Intuitivement on se dirait que pour que l'eau ait l'air froide il faut lui donner l'aspect le plus froid possible. Mais le contraste dit justement de faire le contraire. Crée un environnement d'apparence joyeux, superficiellement plein de bonheur et de grand soleil et tout ça... et ensuite balance deux étoiles filantes dans le ciel and make history. Ou révèle simplement ce qui pèse derrière.
Par exemple, prends Applejack à la fenêtre. Son frère arrive et la voit triste. S'approche. Lui parle.
Et là, imagine qu'Applejack fasse, "non c'est pas ça" et essaie de faire croire qu'elle regardait juste le ciel.
Je ne sais pas si tu réalises la puissance de ce déni.
Ni la situation dans laquelle se retrouve Big Mac : la forcer à avouer, et du coup "crever l'abcès", ce qui est douloureux ; ou bien jouer le jeu, tout en sachant parfaitement que ça la torture. Et le lecteur est dans la même situation. Bon en l'occurrence Big Mac va crever l'abcès parce que c'est lui qui est en déni mais le principe est là.
Si tes personnages essaient d'être heureux, s'ils essaient de reconstruire, s'ils essaient de nier leurs sentiments alors par contraste, au moment où ces sentiments vont resurgir (ou ressurgir) ça va être un coup de bélier dans le ventre bien déloyal. Sans même chercher bien loin, dans le dernier épisode Pinkie Pie donne le parfait exemple de contraste, à sourire pendant qu'elle se fait démolir proprement.
Il n'y a pas que le contraste en jeu : il y a aussi la passivité. Tous tes personnages semblent résignés et... décidés à ne rien faire. Même Big Mac au final se barre après avoir fait sa leçon, ça fait plus penser au père ivrogne "moi je bosse toute la journée j'te dirais !" Je me sens plus mal pour lui que pour AJ... Bref, ils se morfondent et ils ne font rien.
Et la passivité pour un personnage c'est très mauvais. Ca fait que le lecteur est passif, donc qu'il s'ennuie.
D'où le second intérêt de contraster la tristesse en créant une apparence de joie. Ca donne des personnages actifs, constamment à patauger pendant qu'ils s'enfoncent. Pear ne peut pas se contenter de venir, regarder la ferme et faire "ouais non je rentre chez moi"... Pas en l'état du texte. Il est vu par Applejack, fais-le prendre ses tripes et s'approcher. Fais claquer les volets. Fais-le hésiter. Là il aura essayé, là on sentira le conflit, là il aura le "droit" d'abandonner.
Bref, si tu veux travailler la tristesse, je te conseillerais la piste du contraste. Au moins essayer, voir ce que tu en penses. C'est sûr que si tu as une situation plus triste que "mes parents sont morts et en deux ans j'ai toujours pas fait mon deuil" ça aiderait mais le but n'est pas l'histoire, le but est de faire des personnages touchants.
Et un personnage qui essaie d'être positif alors que son monde s'effondre, en général ça fonctionne.
Again, je te rapporte à l'épisode S04E12 pour un parfait exemple de mise en scène de la tristesse par contraste.
