Trois choses sans importance :
- Je sature. J'en ai ras-le-bol de cet humour "lesbiennes".
- Qu'il ne se passe rien dans cette seconde partie n'est pas grave. Mais qu'on me dise qu'on ne me dira rien, c'est frustrant.
- Les réactions des poneys sont à l'ouest... notamment si on lit mes pensées moi c'est pas de la gêne c'est mon sabot dans sa face.
Bref.
Moi j'aimerais parler de l'escalier.
Quand elles arrivent à la tour, elles doivent monter un escalier en colimaçon. La description de cet escalier se résume à ceci : "une petite cage d'escalier en colimaçon tournant autour d'un seul axe" ; "du fait de l'espace exigu, autant en hauteur qu'en largeur..." Voilà, c'est tout ce qu'on saura jamais sur cet escalier. Il est rond et étroit. Et il est décrit de façon technique, comme par un architecte ou un maître de jeu. Alors c'est peut-être juste un détail accessoire et anodin mais nous sommes dans le buckin' château des buckin' princesses du buckin' EQUESTRIA ! Ca vous tuerait de vendre du rêve ? L'escalier est sombre, la pierre est grise, on voit le mortier, je sais pas moi y a un horrible courant d'air, description !
'Fin bref, ce n'est pas le problème.
Le problème, c'est qu'ensuite il y a dix lignes de dialogue. Et pendant les dix lignes de dialogue la narration ne revient plus sur l'escalier. Alors dix lignes ça ne semble rien mais ça fait en gros une page, et donc après une page on reparle enfin de l'escalier pour faire une blague sur laquelle je sature mais passons, soudain on découvre qu'en une page elles sont toujours dans leur escalier. Given, en deux pages on a traversé la ville donc je suppose que le ratio se vaut... mais plus sérieusement quand l'escalier est réintroduit, curieusement l'info' était si peu pertinente que je l'avais oubliée depuis longtemps.
Et donc là, ahem.
"dit-elle en cherchant à rattraper Stalker..." ; "répondit cette dernière du haut des marches" ; "en évitant de peu de se cogner" ; "Elle n'écoutait qu'à moitié, occupée à ne pas glisser sur les aspérités des marches"...
Ce n'est pas compliqué de réactualiser l'escalier, une ou deux fois en dix lignes ce n'est pas demander la lune. L'escalier est exigu ? Ne le dites pas, montrez-le, so buckin' montrez Free Will manquant de se cogner la tête contre les marches ou glissant un peu ou quelque chose, une mini-claustrophobie... tiens, l'occasion de faire un humour différent ! On va dire que Night Stalker n'aime pas les lieux étroits et du coup veut passer rapidement tandis que Free Will, gênée par l'obscurité, va lentement, et comme Night doit lui parler elle est forcée d'attendre et s'agace, jusqu'à ce qu'on comprenne quelle mouche pique la pégase... L'occasion en prime de faire un développement de personnage (bidon) sans passer par la case "croupe".
Toutes les descriptions de MAI sont très utilitaires (comme pas mal d'histoires d'ailleurs...) mais se contentent de "dire" et, du coup, elles ne permettent pas de bien installer l'atmosphère. Est-ce que quelqu'un arriverait à me décrire cette tour ? De quelle tour je parle ? De celle où elles se trouvent. Je ne sais même plus si elle est dans les jardins ou pas... Ca devrait être naturel, un réflexe : la tour est là, elle ressemble à ça, dès qu'on a l'occasion de le rappeler on le rappelle.
"Je la suis dans un silence pesant [au travers des jardins] jusqu'à ce que nous arrivions au pied de la grande tour,"
"désormais je connais le chemin par cœur, même si je n'ai pénétré dans l'édifice qu'une seule fois. [À force de voir sa silhouette de vieille pierre blablabla]"
Ce sont des bêtes détails mais il faut vraiment penser à le faire.
Non, vraiment, je tiens à insister. Quand on arrive dans un lieu, qu'on nous le décrit une fois puis que tout se passe sans jamais en reparler, c'est comme si notre champ de vision s'effondrait et qu'on n'arrivait plus qu'à voir la personne en face de nous. La pièce s'efface, le morbier cesse d'égrener les secondes, le thé ne fume plus... C'est des oeillères et c'est très désagréable, surtout au moment de les enlever. De brefs rappels pour tenir compte de l'environnement (parce que l'environnement devrait être pris en compte) ce serait cool.
Et accessoirement pas que l'environnement. Là le palais il est vide. On n'a pas croisé un garde, pas un serviteur, pas même le jardinier. Buckin' hay. Si on doit passer du temps au palais, par pitié, faites-nous en profiter ! Désolé de comparer mais dans le dernier sortilège on arrive chez les boucs, ils ont un empire, on nous le fait visiter ! Ca devrait aller de soi !