Analyse en un Éclair
Equestria Girls
Bon, voilà quelque chose dont je voulais parler depuis déjà un moment. La série de films Equestria Girls ne fait pas l’unanimité et le personnage de Sunset Shimmer non plus. Cependant je suis de ceux qui aiment la première et adore la deuxième, deal with it.
Dans ce sujet qui sera, très certainement, je pense parmi ceux qui restent quasi invisibles, je compte donner mon point de vue et mon ressenti sur tout ce qui touche à EQG et Sunset Shimmer de manière aussi objective qu’il m’est possible de le faire. Ensuite je ne m’essaierai non pas à une réécriture mais à l’imagination d’un scénario alternatif.
Commençons par rappeler la chronologie des différents films, séries et moyen métrages Equestria Girls. Du moins celle dont on est certain.
Le premier film se déroule entre les saisons 3 et 4 de la série principale « My Little Pony : Friendship is Magic ». Le second, « Rainbow Rocks », se passe entre les saisons 4 et 5, puis le troisième, « Friendship Games » se place entre les 5 et 6. Enfin « Legend of Everfree » n’a pas de temporalité définie par rapport à FiM et sera le dernier long métrage.
Le repère temporel suivant se situe dans la série d’épisodes spéciaux « Magical Movie Night », plus précisément dans Mirror Magic. La présence de Starlight Glimmer comme élève prouve que l’on se trouve courant saison 6 puisque la saison 7 débute sur la fin ( avortée ) de ses études en amitié. Plus de nouvelles avant le dernier repère dans « Spring Break Down » qui nous fixe sur un après « My Little Pony : Le Film » et même courant saison 8 grâce à une mention au double épisode « School Daze ».
Bon on peut voir que les équipes de la franchise ont fait le choix, ma foi intelligent, de ne lier les deux univers que de manière anecdotiques. Ça leur a permis de faire abstraction de l’une comme de l’autre et de se développer chacune librement. Rien à dire sur le sujet.
Avant de s’attaquer aux longs, courts et moyen métrages en eux-mêmes, je vais donner mon avis sur la pertinence de cette franchise qu’est Equestria Girls…
C’était vraiment une idée de merde, ils ont vraiment beaucoup de chance que ça n’ait pas complètement foiré voir impacter la série principale. Les concepts de Bratz, Barbies et compagnies c’est vraiment le summum de la série commerciale sortie de la fosse septique. Les personnages se contentent d’être des copiés collés lycéennes du Mane 6 sans jamais avoir d’évolution dans les films, les designs sont étudiés pour en faire des poupées et on sent que l’énergie dans le projet n’est pas de la même ampleur que dans FiM. Heureusement pour eux que Sunset tient la baraque quasiment à elle seule et que les Mane 6 sont tout de même meilleure que des stéréotypes de poupées barbies.
Hormis ça, même si beaucoup se sont sentis trahis ou insulté par Hasbro, le pari a été tenu et c’est pour le mieux vu qu’on a eu le droit à nombre très bonnes chansons, des moyen métrages de qualité ( excepté un, on en reparlera ) et une Sunset qui, qu’on l’aime ou non, reste un personnage intéressant, iconique et qui sera le modèle dont les auteurs s’inspireront pour Starlight. Même le design, qui a sans doute rebuter 95% des fans en premier lieu, a sa petite identité et fini par avoir son charme.
Voilà pour l’introduction, passons à l’analyse des œuvres majeurs d’Equestria Girls.
Partie 1 : Long Métrages
Film 1 : Equestria Girls
L’histoire se déroule peu de temps après le couronnement de Twilight Sparkle en tant que princesse, alors qu’elle se rend à l’Empire de Cristal pour sa première réunion royale. Au cours de la nuit, Sunset Shimmer, ancienne élève vedette et protégée de Celestia, tente de voler la couronne de Twilight en la remplaçant par une fausse. Elle sera repérée et poursuivie mais parviendra à s’échapper via un miroir magique faisant office de passage entre deux mondes. On en apprend alors plus sur le passé de la voleuse. Sunset serait, selon Celestia, devenue cruelle et malhonnête après s’être rendu compte que sa tutrice ne lui apportait pas ce qu’elle voulait, ce qui l’aura mené à fuir Canterlot et maintenant à voler l’élément d’harmonie de Twilight.
Twilight part donc à la recherche de sa couronne dans l’autre monde, suivie de près par Spike. Ils se retrouvent ainsi transportés dans un monde peuplé d’humains et non de poneys, et revêtent respectivement la forme d’une lycéenne et d’un chien. Bien que désorientés dans cet environnement inconnu, ils trouvent rapidement des similitudes avec leur monde et font même la connaissance de Fluttershy, version parallèle de leur amie à Equestria, qui se fait menacer par la fameuse Sunset Shimmer. Après une altercation cette dernière laisse Fluttershy en paix et Twilight apprend l’existence du bal de l’automne, dont l’enjeu est l’élection de la princesse du bal qui remportera la couronne volée, et apprend que Sunset est la seule prétendante au titre. En cherchant à s’inscrire, Twilight fait la rencontre de ses autres amies : Pinkie Pie, Applejack, Rarity et Rainbow Dash et met à jour la manipulation de Sunset Shimmer pour les garder en mauvais termes.
Après avoir mis tout ça à plat, les filles aident Twilight à gagner le cœur des élèves malgré les manigances répétées de sa rivale et elle obtient le titre de princesse du bal. Les réjouissances sont interrompues par Sunset et ses sbires qui, dos au mur, menacent de détruire le portail vers Equestria si Twilight ne lui donne pas la couronne. Twilight refuse et Sunset entre dans une colère qui la pousse à se jeter sur elle, menant à une bagarre entre les deux camps pour que Sunset finisse par mettre la main sur l’élément d’harmonie qui la transforme une démone. Elle met sur pied une armée en hypnotisant ses camarades et prévoit de marcher sur Equestria mais est mise en échec par Twilight et ses amies grâce à la magie de l’amitié. Défaite, Sunset se confond en larmes et en excuses et se voit offrir pénitence dans ce monde, auprès des amies de Twilight. Celle-ci rentre dans son monde avec son élément d’harmonie.
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Parlons de ce premier long-métrage qui avait donc, logiquement, pour objectif de présenter le monde humain et introduire Sunset Shimmer qui sera le personnage porte étendard de la franchise.
C’est simple mais efficace comme intro, faut dire que rater la mise en place d’un teen movie dans un lycée américain serait un peu… bref… on entre vite dans le contexte et le film prend même le temps de nous faire visiter différents endroits de l’école et de la ville. Plusieurs personnages de la série sont présents via leur alter ego mais il y en aussi plusieurs créés pour l’occasion, ce qui nous permet de ne pas nous y perdre sans pour autant voire trop double. Seulement deux nouveaux personnages en les personnes de Flash Sentry et Sunset Shimmer. Le premier est bon garçon, beau gosse, guitariste et le crush de Twilight. On connait son impopularité à celui-là mais c’est relativement exagéré par la frustration et l’indignation des fans au sujet du film lors de sa sortie. Le mec est juste sympa et en bon lycéen il a bien le droit de vouloir inviter Twilight au bal, leur petite amourette est simplement mignonne et ne prétend pas à être sérieuse dans ce film.
Pour ce qui est de Sunset, la présentation qu’on fait d’elle est suffisante même si un poil faible et superficielle à mon goût, le point qui manque vraiment étant celui qui apparait lors du final. Lorsqu’elle fond en larme Sunset nous montre que ses actions n’étaient pas tant guidées par une cruauté froide que par dépit et manque d’autres options. Cette facette transparait heureusement un peu plus tôt quand elle craque juste avant de se jeter sur Twilight. Elle montre alors une claire jalousie envers elle et ses amies qui la soutienne. Petite interprétation de ma part au passage, dans cette scène on peut remarquer qu’elle sert les poings de manière étrange. Ça rappelle la manière dont Twilight se sert de ses mains comme de sabots et on peut supposer que ça vient du fait que l’image de sa rivale réussissant là où elle a échoué réveille une blessure profonde datant de son passé en tant qu’élève de Celestia.
Le pari est tenu malgré un clair manque d’ambition, symptomatique des œuvres à but marketing comme My Little Pony et plus encore Equestria Girls qui est clairement un moyen d’élargir la gamme de jouets. Les chansons sont très bien dans l’ensemble et on y trouve celle appelée « La Chanson de la Cafet » ou « Equestria Girls » selon les sources, qui est parmi les plus célèbres et appréciées sans distinction dans le fandom. On peut à la limite reprocher une narration un poil trop accélérée par les musiques, mais dans l’ensemble c’est tout à fait respectable.
Film 2 : Rainbow Rocks
Dans le monde humain, trois filles se servent de leur chant pour créer la discorde et en tirer du pouvoir. Attirées par la puissante magie équestrienne utilisée contre Sunset Shimmer, elles décident de s’inscrire au Lycée Canterlot où se prépare un spectacle musical. De son côté, Sunset essaie d’aider comme elle peut malgré l’hostilité des autres élèves et fait visiter l’école aux Dazzlings qui lui paraissent un peu étrange. C’est suite à la discorde générale qu’elles auront créé quelques instant plus tard que Sunset et ses amies comprendront l’urgence de la situation et tenterons de prévenir la directrice, en vain.
Elles décident donc de demander de l’aide à la princesse Twilight qui les informe sur la vraie nature des Dazzlings et parvient à les rejoindre sur place pour leur prêter main forte. Après une tentative ratée, les Rainbooms confient à Twilight la tâche de concevoir un contre sort sous la forme d’une chanson afin de libérer le lycée de l’emprise des Sirènes. Désemparée et sous pression, Twilight se retrouve dans une impasse et les manigances des Dazzlings renforcent les tensions au sein du groupe sans même qu’elle ne s’en rende compte, jusqu’à ce que les Rainbooms leur offrent l’occasion de voler leur magie. Sunset intervient alors dans leur dispute et, avec le soutien de Twilight, réussi à réconcilier le groupe en vue de leur affrontement avec les Sirènes. Après un furieux échange magique et musical, les Rainbooms l’emporte grâce au renfort de Sunset, libèrent les élèves de l’emprise des Sirènes qui se retrouvent privée de leurs pouvoirs.
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Un résumé plus court que le premier car j’ai volontairement ellipsé les passages de dispute et ceux qui concernent la place de Sunset dans le groupe d’amie pour en parler dans cette partie. D’abord parlons du film en lui-même. L’enjeu est un peu différent puisque le monde est maintenant connu du public et les personnages introduis et c’est pour le mieux. Là où la suite d’un film a tendance à être moins appréciée, souvent je pense parce que le premier film est une découverte là où la suite est un prolongement, « Rainbow Rocks » inverse la tendance puisque son prédécesseur devait introduire un plus gros bagage afin de s’assurer de l’impact merchandising de la franchise. Ce deuxième film jouit donc de plus de liberté et ça se ressent dans le traitement des personnages et les chansons, particulièrement celles des Dazzlings. Commençons par ce point qui, au-delà des nouvelles tenues, est le principal axe marketing de cet opus. Chacune des chansons est sympa mais ce qui nous intéresse le plus c’est l’attention toute particulière apportée à celles des Sirènes qui sont toutes à but d’exposition et trahissent parfaitement l’état d’esprit de leurs interprètes, la plus représentative étant « Welcome to the Show ». Dans cette dernière on voit non seulement l’intention des Dazzlings mais aussi une évolution dans leur état d’esprit lors de la troisième strophe.
Les paroles VO :
Les phrases « We will be adored » et « It's time for our reward » trahissent leur impatience que l’on a pu voir dans le premier acte tandis que « Tell us that you want us » et « We won't be ignored » indique certes un narcississisme qui n’est plus à prouver, mais aussi un besoin de reconnaissance déjà présent dans la strophe précédente avec « We'll make you wanna stay ». Cette chanson semble nous avouer que les Dazzlings, à cet instant précis en tout cas, cherchent presque une sorte de légitimité en entendant la foule avouer VOULOIR rester et elles semblent même le voir comme une récompense. On peut sentir l’attention toute particulière qui a été apportée aux musiques du film. Petite remarque amusante, « Shake your Tail » a des paroles bateau et fini mal, « Awesome as I Wanna Be » est égocentrique et c’est elle qui finit de briser le groupe.
Laissons ça de côté même si j’adore analyser les paroles des musiques dans MLP. L’aspect marketing du film est réussi via les chansons, les tenues de scène et le nouveau pony-up du final.
Si on se recentre sur le scénario qui est déjà plus intéressant que dans le premier opus et ce sur plusieurs points. D’abord les Mane 5 sont mieux exploitées de par le thème du film qui est la discorde au sein d’un groupe/d’une communauté. Ça reste encore un peu superficiel et Rainbow Dash a comme souvent le plus grand et le plus mauvais rôle ( non sans raison ) mais on peut voir chacune d’elles apporter son grain de sel avec plus ou moins de responsabilité dans les tensions du groupe. Ensuite même si Twilight avait une mission importante dans Equestria Girls, on n’avait pas de grosse tension à ce niveau puisqu’on n’en connaissait pas les conséquences et qu’une grande partie du temps d’écran était laissé à la vie lycéenne. Ici Twilight est en proie à une réelle pression et on nous le montre plusieurs fois, ce qui nous mène au point le plus important du film : la dualité Twilight/Sunset.
Ce parallèle était déjà présent de manière évidente dans le film précédent sous la forme d’un « What If » où Sunset représente une version de Twilight qui se serait révoltée contre Celestia après un sentiment de trahison, on en a déjà un peu parlé. Celui de Rainbow Rocks est, à mon sens, plus intéressant tout en restant dans cette logique de miroir très chère à la franchise. Twilight vient d’obtenir son titre de Princesse de l’Amitié et son château, a vaincu Tirek et est portée aux nus dès son arrivée. Sunset est passée de terreur/reine du lycée à paria dont personne n’attend rien de bon. Elles ont les mêmes amies mais ne sont pas traitée de la même manière, loin de là Sunset est certes leur amie mais aucune des Mane ne lui demande quoique ce soit et elles n’ont même pas pensé à l’intégrer au groupe. En comparaison Twilight est immédiatement devenue la chanteuse sans grande protestation de Rainbow Dash et personne ne doute une seconde qu’elle réussira à tout arranger à elle seule. Le tout est renforcé par Sunset qui se sent misérable tout le long du film et qui voit ce qui se passe mais ne se trouve pas assez légitime pour intervenir tandis que Twilight a tellement peur de décevoir son entourage qu’elle n’ose pas demander l’aide de Sunset dans cette fameuse scène ( ma scène préférée au passage ).



Pour faire un court récapitulatif des points positifs de « Rainbow Rocks ». Le concept des Sirènes donne une histoire sympathique autour de la musique et permet de bien exploiter la relation entre les personnages. L’animation est un peu mieux gérée, les chansons sont pour beaucoup parmi les meilleures des films Equestria Girls et les Dazzlings font de bonnes méchantes là où Sunset était moins méchante qu’antagoniste. Pour finir on aborde enfin plus en profondeur le personnage de Sunset Shimmer qui est la pierre angulaire de la franchise.
Film 3 : Friendship Games
Un matin où Rainbow avait réuni ses amies, Sunset repère une fille suspecte qui semble s’intéressé au portail vers Equestria. Celle-ci s’enfuit et l’on découvre qu’il s’agit de la Twilight de ce monde ci qui semble faire des recherches sur la magie sans en connaitre la nature. Les Jeux de l’Amitié entre le Lycée Canterlot et le Lycée de Cristal approchent et chacune des deux écoles est remontée à bloc pour l’occasion. Alors que Rainbow Dash motive les troupes, elle se transforme involontairement et prend son apparence mi poney, ce qui surprend ses camarades et inquiète Celestia qui demande à Sunset d’en apprendre plus et surtout de contenir la magie le temps des Jeux de l’Amitié. Un peu dépassée par cette étrange magie, elle écrit à la Princesse Twilight dans l’espoir d’un conseil. Au Lycée de Cristal, la Twilight humaine, très solitaire, se réjouit de ses dernières découvertes quand la principale Cinch la fait venir et lui force la main pour qu’elle participe aux jeux en échange d’une recommandation pour ses études.
À son arrivée au Lycée Canterlot son appareil détecte la « transponisation » de Rarity et la guide vers elle pour finalement lui drainer sa magie. Elle fait alors la connaissance de Sunset et des autres qui apprennent avec déception qu’il s’agit de son alter ego. Sunset, désemparée et toujours sans réponse de la princesse Twilight se fait à son tour drainer par l’appareil de Twilight qui s’enfuit de nouveau après avoir été interpellée. Sunset constate alors avec horreur que le portail ne fonctionne plus. S’ensuit la fête d’accueil et la première épreuve des jeux durant lesquels c’est au tour de Pinkie Pie et Fluttershy d’être vidées de leur magie par la machine de plus en plus instable qui se met à ouvrir des portails vers Equestria.
Sunset commence enfin à comprendre le rôle de cette Twilight dans l’histoire et entre dans une colère noire lorsque, après que sa machine devenue instable ai failli blesser les élèves, celle-ci admet ne rien comprendre à son invention. Ayant tout entendu, la principale Cinch pousse Twilight à relâcher la magie qu’elle a absorbé afin de leur faire gagner la troisième et dernière épreuve. Twilight se fait alors engloutir par l’amas de magie et se transforme en une créature ivre de pouvoir et se met à ouvrir des portails à la chaine, mettant en grand danger les autres élèves. C’est en voyant les autres se soutenir mutuellement que Sunset a l’idée de se transformer à son tour avec le pendentif et, qu’avec sa connaissance de la magie de l’amitié, elle parvient à ramener Twilight à la raison.
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On continue sur la bonne pente avec « Friendship Games ». Le contexte des jeux inter-école est bien exposé et est utilisé de manière efficace tout le long du film, bien que ce ne soit clairement pas son attrait principal. La Twilight humaine teasée dans la scène post crédit de « Rainbow Rocks », qui aurait pu être une catastrophe, est intégrée intelligemment et ils ont évité de la faire rencontrer sa version d’Equestria ( ou presque ), merci à eux.
Côté merchandising j’aurai tendance à dire qu’on est malheureusement sur du plus bas niveau que Rainbow Rocks. La nouvelle tenue de Sunset est cool, les tenues que Rarity a faite pour chaque épreuve sont marrante ( big up à la Daft Punk ) et les versions ange et ange déchu de Sunset et Twilight sont très bien. Cependant celles de la fête d’accueil sentent le cahier des charges à plein nez tellement elles n’ont aucune raison d’être là. Les musiques sont bien, on en attend pas moins de la franchise en même temps mais c’est important de le mentionner puisqu’il est simple de mal les intégrer à la narration. Peut-être celle de Cinch et des Shadowbolts est-elle de trop ? À voir.
Pour ce qui est du scénario, l’enjeu est sans aucun doute le plus important jusqu’à présent puisque, pour la première fois, des vies sont en jeu. J’ai personnellement un peu de mal avec l’idée que Twilight a réussi à créer une machine aussi perfectionnée autour d’une chose qu’elle ne comprend absolument pas tel que la magie. Cependant ça sert très bien l’histoire dans son ensemble et c’est justement le fait qu’elle n’ait aucun contrôle sur sa machine qui donne à l’enjeu toute sa gravité. La méchante est, plutôt ridicule à vrai dire même si des personnes pareilles existe vraiment chez nous. On lui reconnaitra qu’elle apporte quand même un peu de poids dans les scènes où elle s’immisce. Les Mane sont... présentes, ça a malheureusement tendance à être le gros point faible d’Equestria Girls avec le manque d’ambition. Elles ont chacune leur petit moment certes mais ça dure juste le temps de leur transponisation puis de leur drainage. Là-dessus « Rainbow Rocks » faisait mieux puisque les amies ont dû mettre leurs différends de côté. Ici elles n’ont rien appris et se sont contentées de resté elles-mêmes durant 1h10, c’est dommage.
Venons-en au centre de la franchise. Pour cet opus les scénaristes ont fait le choix intelligent d’intervertir l’équilibre des forces de le dualité Sunset/Twilight grâce à l’introduction de SciTwi. Sunset a gagné la confiance de ses camarades et professeur et semble même être devenue une personne compétente à leurs yeux, elle s’est aussi bien intégrée au Mane 5. SciTwi par contre se présente à nous comme une version plus peureuse de celle que son alter ego était avant d’arriver à Ponyville. Elle est si renfermée sur elle-même qu’elle ne se rend pas compte de ce qui l’entoure et ne mesure pas les conséquences de ses actes, ce qui la mène à fuir fréquemment. C’est moins touchant mais plus intéressant que ce qu’on a eu dans le deuxième film puisque le fossé qui sépare la Princesse Twilight de SciTwi va exacerber le principal défaut de Sunset, sa colère. Après avoir espéré l’aide de la Twilight pour qui elle a une claire admiration, elle se confronte à une première déception lors de sa rencontre avec SciTwi, puis elle explose lors de la seconde épreuve. Cette scène est, comme la scène de la cuisine dans « Rainbow Rocks », la scène clef qui témoigne de l’évolution de Sunset Shimmer et de ses conflits présents. On y a la preuve de son parcours dans les deux premiers films. Sa colère n’est plus causée par la jalousie mais par son admiration bafouée pour Twilight et son sentiment d’impuissance qu’elle traine depuis sa rédemption. C’est en voyant Midnight Sparkle comme un reflet de ses erreurs qu’elle parvient à vaincre cette impuissance et arrive à aborder la magie de l’amitié afin de s’élever au rôle que son idole a joué pour elle dans le premier film.



Voilà qui clôture l’analyse de « Friendship Games ».
Hein, les scènes coupées ? Ça me dit un truc, peut-être que je m’en rappellerai après « Legend of Everfree » qui sait ?
En résumé, une suite dans la même vibe que le film précédent malgré quelques petites faiblesses, on reste clairement au-dessus du premier volet qui, bien que sympathique, donne une trop grande part au marketing et à la sécurité plutôt qu’à la narration.
Film 4 : Legend of Everfree
Twilight fait un cauchemar à propos de Midnight Sparkle alors qu’elle est dans le bus qui l’emmène à la classe verte de son école. Tout le monde est excité par ce qui les attends au Camp Everfree alors que Gloriosa Daisy, la propriétaire, et son frère Timber Spruce leur annonce le déroulé de leur séjour dans une entente toute relative. Fil de fer arrive ensuite et se fait rapidement reconduire par Gloriosa qui n’apprécie apparemment guère sa présence. Le problème réglé, les filles s’installent dans leurs tentes respectives.
Dans leur tente, Twilight, horrifiée, se met à faire léviter des objets contre son gré devant une Sunset emballée par la situation. Elle lui fait alors promettre qu’elle ne dira rien à ses amies, de peur d’être rejetée. Peu après Sunset se met à entendre des voix alors que les désaccords entre Timber Spruce et Gloriosa se font plus claires suite à la décision de celle-ci d’autoriser la construction d’un nouveau ponton par les campeurs. Dès le lendemain les évènements étranges se succèdent. Twilight soulève son lit dans son sommeil, un voilier s’écrase sur le ponton en construction et chacune de ses amies se met à développer des pouvoirs, ce qui l’effraie d’autant plus malgré le soutien de Sunset. Le jour suivant, tous les campeurs excepté Twilight achèvent le pont avec le renfort de ces nouveaux pouvoirs qu’ils apprennent encore à connaître.
Twilight et Sunset apprennent alors le secret de Gloriosa qui est à l’origine des accidents de la veille. Cette dernière enferme alors les campeurs dans une enceinte de ronces et prétend vouloir les protéger mais est défaite quand Twilight parvient à vaincre sa crainte de la magie et unie ses forces à celles de ses amies. N’ayant pas eu de mauvaises intentions, Gloriosa est pardonnée et un bal de charité est organisé pour aider à reconstruire le camps et l’empêcher d’être racheté par Fil de Fer.
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Je ne vais pas vous mentir c’est selon moi le plus faible des quatre longs métrages Equestria Girls et c’est d’autant plus dommageable quand on sait qu’il y a « Forgotten Friendship » qui suit. L’idée de faire sortir les Mane 7 du contexte scolaire était une idée intéressant en soit mais ça aura été trop mal exploité du début à la quasi fin et la tentative de donner une personnalité à SciTwi est manquée, pareil pour les autres Manes d’ailleurs.
Commençons comme précédemment par le merchandising qui est dans la même fibre que « Friendship Games ». Une nouvelle tenue de camping pour chaque élève, une tenue de bal pour les Manes ainsi qu’une de défilé sans oublier leur nouvelle forme Pony Up. On va dire qu’elles ont toutes une raison d’être là donc ça va même si les Pony Up qui changent h24 sont particulièrement agaçants. Chanson d’intro plutôt catchy et dans le thème, premier solo de Sunset Shimmer depuis son apparition, une chanson mélancolique de SciTwi qui fait un peu doublon avec sa précédente dans « Friendship Games », le reste est un peu faible même si je ne sais pas si je préfère la chanson de Gloriosa à celle de Cinch. Le bilan n’est pas si mauvais en soi mais le problème est ailleurs. La raison pour laquelle la pilule passe un peu moins bien de mon point de vue c’est que le film n’est pas assez captivant pour me faire oublier ça, dommage pour eux.
Comme dit plus haut, le postulat de base est bienvenu et dans la lignée de ce qu’il y avait avant avec la magie au centre du problème. Gros bémol cependant, SciTwi ne sert à rien dans ce film et c’est ce qui fait perdre tout son intérêt au concept, je m’explique. L’histoire se déroule en dehors du lycée, l’occasion de vivre de nouvelles choses sans lien avec la scolarité, et SciTwi semble être le sujet principal. Les gemmes sont l’élément nouveau, c’est un peu léger. Au final le camping n’est qu’une excuse pour donner aux filles plusieurs jours où elles seront forcées d’être ensemble toute la journée et elles ne sont même pas particulièrement en difficulté dans ce nouvel environnement sécurisé avec tentes de luxe, lits et mobilier… c’était pourtant l’occasion de créer un cadre naturellement « hostile » mais il faut croire que c’était trop pour le cahier des charges. En ce qui concerne Twilight c’est pareil. Je suis le premier à dire que Sunset est le centre de la franchise et qu’elle est le seul personnage intéressant d’Equestria Girls mais ça ne veut pas dire que les autres ne doivent pas essayer d’évoluer. Elles devraient évoluer en fait, ce n’est pas une option dans un scénario. Toujours est-il que Twilight partait sur une bonne pente avec son traumatisme sur la magie, l’apparition spontanée de pouvoirs contre son gré et tout. Problème, elle ne fait qu’en avoir peur jusqu’à la toute fin où Sunset lui force la main pour qu’elle les utilise et c’est aussi elle qui lui permet de triompher de ses démons. C’est le point le plus frustrant dans tout ça. Une occasion se présentait de faire de SciTwi un nouveau personnage et non pas la remplaçante inutile de la Princesse Twilight.
Quid de Sunset Shimmer dans ce cas ? N’est-elle pas responsable de tout ça en prenant trop de place ? C’est une question légitime et c’est en partie ce qui a coulé SciTwi, même si c’est peut-être la seule partie qui n’est pas si cassée que ça dans ce film. On retrouve la suite logique du développement de Sunset dans un rôle initialement prévu secondaire. Elle soutien ses amies grâce à son expérience en magie, grâce à la bienveillance et au sang-froid qu’elle a commencé à développer dans le passé. Ce n’est pas tout rose pour autant, elle est effectivement trop mise en avant pour le rôle qu’elle devrait remplir. Pour rendre leur juste place à chacune des deux protagonistes il aurait fallu que Sunset prenne un peu moins les devants au sujet de Gloriosa et Timber Spruce et que ce soit Twilight qui se mette à avoir des soupçons. Un problème se pose alors car c’est plus dans les cordes Sunset, autant en terme de personnalité que de pouvoir. Ça aurait pu être réglé efficacement en faisant en sorte que Sunset soit un peu plus occupée avec la magie naissante de ses amies et ne puisse pas se pencher plus avant sur les voix qu’elle entend. De son côté Twilight aurait découvert des choses à force de s’isoler comme elle le fait déjà et aurait recoupé les infos grâce à ce que sa voisine de chambre lui aurait raconté sur les voix dans sa tête. SciTwi aurait gagné en importance et Timber Spruce aurait même pu servir à quelque chose d’autre que faire du détournement de mineurs, mais je m’égare. Pour reléguer encore un peu Sunset au second plan il aurait peut-être été possible de faire en sorte que Timber Spruce se confesse auprès de Twilight, évitant ainsi que Sunset soit la seule à aider Twilight dans l’intrigue. Enfin il aurait sûrement été plus impactant que Twilight ai un moment dans le second tiers du film où elle se serait servi de la magie en privé, une scène toute simple. Ça mérite une petite réécriture rapide de la seconde moitié du film, essayons nous-y :
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Précédemment dans « Equestria Girls : Legend of Everfree :
Les élèves du Lycée Canterlot partent en classe verte au Camp Everfree dirigé par Gloriosa et son frère Timber Spruce. Une tension se fait sentir entre eux deux mais tout se passe pour le mieux jusqu’à ce que Twilight se voit doter de pouvoirs incontrôlables. Elle décide de ne pas en parler aux autres et panique à l’idée de redevenir Midnight Sparkle et de perdre ses amies. Ses amies sont à leur tour investies d’une nouvelle magie. D’abord effrayées, elles décident d’essayer de voir ça du bon côté grâce au soutien de Sunset Shimmer.
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Je ne prétends pas être un meilleur scénariste que ceux qui ont travaillé sur le film, ce n’est pas la question, mais introduire une scène comme ça entre la journée où les filles se découvrent des pouvoirs et celle où elles construisent le ponton grâce à eux aurait été bénéfique à plusieurs niveaux. Dans ce scénario alternatif il n’y a pas encore eu l’accident de bateau qui ruine les efforts des campeurs, il surviendrait alors en début de journée alors que plus ou moins tout le monde dort sauf Twilight, Timber et quelques élèves qui auront décidé de faire de la voile de bon matin. Twilight étant la seule sur la terre ferme ( en vue en tout cas ) elle pourrait faire un signe aux élèves sur le voilier. Par une malheureuse coïncidence le bateau est poussé à ce moment et soudain toute la confiance en elle-même qu’elle avait réussi à rassembler se transformerai en peur et en désespoir. Vous me direz ce que vous en pensez mais je trouve que ça aurait bien plus d’impact sans mettre en péril le film ou le tout public.
À partir de là il nous reste un dernier point à aborder, la magie. Alors je ne suis pas contre l’idée de faire des Manes des magical girls. C’est un concept qui peut bien fonctionner pour peu que l’on garde une certaine cohérence avec la magie de l’amitié ou la magie équestrienne. Dans le cas présent je suis indécis. D’un côté ça permet de différencier un peu plus clairement Equestria et le monde humain avec des pouvoirs variés et différents, du moins pour la plupart. Cependant j’ai du mal avec plusieurs détails. D’abord cette transformation est presque un intrus quand on voit que les Manes sont capables d’utiliser leurs pouvoirs sans le moindre problème avant même d’obtenir leurs joyaux/médaillons ( qui devaient sûrement être destinés à être vendus en accessoire pour enfants mais passons ) Ils apportent tout juste une nouvelle tenue et le laser arc-en-ciel. Vous me direz que c’est leur proximité qui a produit les pouvoir et c’est le cas mais ça m’emmène vers le second point qui me dérange : les Manes sont des élus en fait ? Je sais que la suspension consentit d’incrédulité est censé joué ici mais je tiens à partager mon avis là-dessus. Pourquoi les gemmes sont comme de par hasard arrivée au nombre de sept, donnent des pouvoirs aux Manes via WIFI et fonctionnent quand même sur Gloriosa ? Une fois de plus je pense qu’il aurait fallu que l’artéfact de Gloriosa soit différend et que les gemmes « naissent » de l’amitié des sept amies. Les pouvoirs seront apparues à cause de la proximité de Gloriosa et c’est seulement quand le cœur des filles seraient tous accordés avec leur magie qu’apparaitraient les joyaux. C’est un détail, je pinaille je pinaille mais ça me tenais à cœur.
Bilan de tout ça, le film n’est pas horrible mais c’est très dommageable et on constate une fois de plus le manque d’ambition derrière tout ça.
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Bon que dire des quatre films EQG ? On voit bien que tout ceci a été pensé sans grande préparation, on est sur du niveau téléfilm pour enfant. Cependant ça reste respectable voir plus dans son ensemble. Rien qui ne mérite la haine de tant de bronies même si j'en comprend bien la déception.
Voilà qui clôture la première partie de mon analyse sur Equestria Girls. Il reste encore à étudier deux points : les moyen métrages et ce que j'appelle le " Cas Sunset ". En attendant que j'écrive ça, je vous invite à donner votre avis sur cette courte analyse.