Mais lorsque tu as des propositions très courtes qui se suivent sans énumération (comme c'est le cas dans ta phrase) les virgules ont pour effet d'alourdir le propos.

Mh.
Par défaut, je suis d'accord.
On peut même faire deux hypothèses, que pour faire littéraire on a tendance à mettre trop de virgules ; ou que l'écriture en freestyle favorise ce genre d'incise imprévue au départ, au lieu de restructurer la phrase.
Cela dit, il y a des cas où mettre des virgules se justifie : "La mariée en grande robe alla jusqu'à l'autel." Voilà la mariée a une grande robe, des fois qu'on ne la reconnaîtrait pas... "La mariée, en grande robe, alla jusqu'à l'autel." Wow, ça a l'air important. En fait, sans les virgules le complément s'applique au sujet. Avec les virgules, le complément s'applique au verbe :
"La jument au crin sec traversa la cour royale."
"La jument, le crin sec, traversa la cour royale."
De façon assez "naïve", on dirait que les virgules effectivement alourdissent le propos, mais qu'elles permettent justement en cela de rendre des situations plus solennelles (d'où la première hypothèse des virgules pour faire littéraire). D'un point de vue plus technique, je dirais que la virgule permet de mettre en avant une information et que si cette information s'avère peu pertinente, on grognera d'avoir été arrêté dessus.
"La princesse Luna veillait, comme à son habitude, sur la nuit étoilée."
--> Bon d'accord c'est solennel, royal... mais "comme à son habitude" c'est... ben habituel.
"La princesse Luna veillait, seule parmi les astres, sur la nuit étoilée."
--> On sent déjà qu'il va se passer un truc. Solitude = vulnérable ou = mélancolie, sans parler de la comparaison (ah ah Luna = lune...) bref ouais, ce détail il vaut mieux le garder en tête pour la suite.

Donc yup, par défaut il vaut mieux supprimer des virgules, et plus le texte est court plus c'est vrai -- bon principe, ça. Mais il y a toute une expérimentation à faire sur leur emploi qui dépasse la grammaire, à mon avis.

Le "Quelque chose était là" est suffisant. Tu pourrais même ponctuer ça avec des points de suspension "Quelque chose était là ..."

Ouais enfin bon "quelque chose était là" c'est un peu minimaliste... Demander à quelqu'un d'avoir peur parce que, pour citer Dexter, "y a un truc !" C'est léger.
Les points de suspension servent à préciser "ce truc est menaçant". C'est comme ajouter "menaçant", "oppressant", "qui fait peur"... Donc yup, pas besoin de redire que Luna a peur, mais il faut dire pourquoi.
D'ailleurs, plutôt que de faire "quelque chose était là" et de rajouter un mot question de sauver les apparences, on a tendance à changer le verbe ou directement l'objet. "Une présence" ou, mon préféré, "une ombre" avec ma formule habitude "une ombre s'étendait sur elle" qui ne veut rien dire non plus mais qui met bien en scène le sentiment de la présence oppressante (peur du noir, 'tcetera).

Mais bref. "Quelque chose était là" tout seul, non, ça ne suffit pas. Autant essayer de dire "bouh".

La princesse Luna veillait, comme à son habitude, sur la nuit étoilée. Soudain, sa corne s’enveloppa d’un beau bleu azur. Elle ferma les yeux, concentrant sa magie. Un arc-en-ciel nocturne, dansant dans les cieux, apparut. Une aurore boréale, que la princesse aimait créer pour ses sujets insomniaques. En bas, dans la vallée de Ponyville, quelques poneys fatigués levèrent les yeux au ciel, et se dirent que finalement, ils avaient bien fait de ne pas dormir cette nuit-là. Le spectacle était grandiose, et Luna n’avait aucunement l’intention de le finir de façon précipité.

Ici on a trois paragraphes :
1) La princesse Luna fait son job
2) Soudain une aurore boréale
3) Réaction des poneys, satisfaction de Luna
Bon on pourrait faire quatre paragraphes mais moi j'en ferais trois.

Cela signifie que la première phrase devrait faire un paragraphe entier. Pas besoin qu'il soit long mais, avec l'habitude d'écrire, on se forcerait à l'introduire plus en détails. Mettons :
"La nuit sombre et sereine couvrait les terres d'Equestria. Sous les chaînes d'étoiles où se jouaient les rêves dormait un ciel de quelques nuages, de quelques ailes, et une princesse. Un sable d'argent s'échappait de sa corne pour s'évanouir dans de brèves lueurs. La noble jument passait loin au-dessus des toits de chaume, ombre fugace, et son crin se mêlait au bleu d'encre céleste, et sa crinière flottait majestueusement."
Tout ça pour dire que Luna veille sur la nuit... Mais si on y regarde :
1) C'est la nuit.
2) Y a une princesse.
3) Elle fait un truc avec sa corne
4) Elle passe près des maisons
Ouais ouais elle est bien en train de jouer à la marchande de sable. Autrement dit, lorsqu'on dit qu'elle "veillait", ici on décrit comment. Ca et on chante ses louanges parce que Luna is best princess... Et comme je suis déjà complètement hors-sujet, notons que "sombre et sereine" est programmatique, au sens où il donne l'intention du paragraphe (et ma politique concernant Luna), à savoir les deux aspects de la nuit, en même temps inquiétante et protectrice.
Mais bref, l'idée est la même pour les deux autres paragraphes, sachant que le second serait probablement deux fois plus long (il constitue le principal de l'action).

Accessoirement on notera pour ce paragraphe que les points posent le même problème que les virgules avant, à savoir qu'on est en train de hacher le texte. On aurait pu faire "... dans de brèves lueurs, tandis que la noble jument... et que son crin..." Ca ou alors étoffer la phrase en cause.
Bref.

Rainbow Flash volait à toute vitesse.

Mais... mais... mais.... un OC ?^^

Mais pas trop quand même, sinon elle pourrait briser le record de sa star, Rainbow Dash.

Petite remarque ici. L'expression "briser un record" est une transcription directe de l'expression idiomatique anglaise "break a record". Les puristes préfèrent les équivalences françaises lorsqu'elles existent. N'ai donc pas peur d'utiliser l'expression "battre un record" à la place^^. Il n'y a rien de fautif ici, mais je le dis pour que tu le saches c'est tout.

Exploser un record établi par Rainbow Dash serait un véritable sacrilège à ses yeux.

Il ne serait pas un peu "abusé" ton OC là ? ^^ La fille qui lève le pied pour ne pas aller plus vite que Rainbow Dash^^. Bon admettons ^^

Cette faculté de pégase était quand même sacrément pratique.

Notons que les auteurs de la série ignorent cette particularité propre aux pégases lorsque ça leur permet de résoudre des problèmes de narration (cf : "Wonderbolt Academy" 3-07)

compléta-t-elle en regardant avec fierté son flanc orné d’une tête de Rainbow Dash

Mais lol.

Dire qu’à Canterlot, elle avait étudié l’histoire de vieilles licornes rabougries qui avaient juste inventé un sort pour raccommoder une chaussette alors qu’elle vivait à l’époque d’une légende vivante !

"I'm Starswirl the bearded, and I approve this message" *wink wink* hum

Elle ne s’en était pas rendue compte avant, mais parfois sa télékinésie lui manquait.

Ici il ne faut pas accorder le participe passé, car nous sommes devant une version un peu spéciale du contexte pronominal. Je m'explique (oui, car sinon j'avoue, c'est pas clair^^'). En contexte pronominal (le "se" élidé) on accorde le participe passé en fonction du complément d'objet direct quand ce dernier est placé avant le verbe. Mais ici, le COD n'est pas le pronom "se" (it's a trap ! C'est en fait un complément d'objet second) mais bien le nom "compte". Et comme dans ce type d'expression le "compte" est toujours situé après le verbe, et bien on n'accorde jamais le participe. Alors oui c'est un peu compliqué, mais à la faveur d'une petite révision des règles d'accord du participe passé en contexte pronominal on arrive à s'y retrouver. En plus, c'est une erreur que les gens font souvent car c'est tentant, donc maintenant tu es immunisée^^!

Mais un jour, alors qu’elle avait tenté de lancer une énième fois le sort qui devait la doter d’ailes…

Je te suggère d'éviter le plus-que-parfait quand un simple imparfait fonctionne. Un "alors qu'elle tentait de lancer....." me semble plus approprié ici. Le recours au temps composé est toujours foireux quand il n'exprime pas une relation d'antériorité relative (à référentiel relatif). Si tu as des questions sur l'usage des temps composés je me ferais un plaisir d'y répondre^^. En gros ne te complique pas la vie pour rien quand tu racontes un truc^^

La princesse Luna l’avait sauvée

Je retire mes propos sur les princesses payées à ne rien foutre

Spike le dragon avait souffert d’atroces maux de ventre pendant toute une semaine, jusqu’à ce qu’enfin le précieux coffret n’apparaisse.

Pour rester cohérente sur le plan temporel, je te suggère à la fois un retour au passé simple et d'éviter le subjonctif en substituant "jusqu'au moment où" à "jusqu'à ce que" (car tu décris une situation positive, tu n'es pas en train de spéculer sur l'éventuelle apparition du coffret). Qui plus est, un adverbe de négation ne sert qu'à alourdir le propos ici. Je te propose par conséquent un truc du genre : "... jusqu'au moment où le coffret apparut." (oui tu peux réinjecter ton "enfin" dans la phrase, mais il faudrait alors la reconstruire un peu, bref c'est toi le chef).

Après tout… Rainbow Dash quoi.

Espèce de fangirl :3

Rarity s’extasiait devant sa bonne idée…

La formulation est un peu lourde, et tellement imagée qu'on s'approche de l'impropriété. Tu pourrais alléger tout ça en faisant confiance au lecteur^^ (sisi). "Une idée extasiait Rarity .... << Mon colier etc.. >>". Tu n'as pas besoin de dire que c'est la sienne, c'est une évidence qui apparaît dans la suite du truc, et tu n'as pas non plus besoin de dire qu'elle est bonne. Autrement il n'y aurait pas de quoi s'extasier, etc.

-Certainement, ma chère… Reportons cet essayage. Désolée…

Ha du coup l'idée n'était pas si bonne que ça ? ^^ Ouais bon donc raison de plus^^

La licorne retint ses larmes. Rainbow Flash, qui d’ordinaire n’aimait pas trop la styliste, ressentit une profonde compassion.

Comment ça elle n'aimait pas trop la styliste *grrr*

la pégase n’était pas accompagnée de son petit lapin blanc, Angel.

Alors oui j'avoue, c'est tentant de mettre tout ce petit monde au féminin parce que bon.... c'est des filles hein (hein ?). Mais en vrai, Pégase est masculin. Qu'il fasse référence à la mythologie grecque comme nom propre, où à autre chose comme un nom commun, ça reste masculin. Du coup notre Fluttershy est UN pégase, et elle s'accorde en genre tout pareil ^^. "Le pégase n'était pas accompagné de son petit lapin blanc, Angel".

fit la pégase d’une voix si aiguë qu’elle en devenait inaudible.

Tout pareil^^ je les relève plus mais tu as compris pour les autres.

qui malgré son manque de confiance en elle tenta se dresser bien droite.

"de" se dresser ?^^

-J’ai fait une fête de départ avec Gummy, parce qu’il va être tout seul, le pauvre, alors il fallait bien qu’il ait des confettis pour son petit-déjeuner…

What the...... ? Haa ok, Pinkie.....XD

-… Darling, tu as l’air ridicule… »

C'est moi où Rarity est antipathique dans ton bidule ?

« Qu’est-ce que tu fais ?-C’est la moindre des choses de saluer les gens qui te regardent. Y a tellement de lecteurs par ici ! C’est drôlement chic de lire notre aventure, les gens ! Merci ! »

Kyaaaa! XD Trop bien^^ Mici Pinkieee !

c’est aussi sa plus grande fan. Même Scootaloo n’est pas aussi fan qu’elle.

Mouaisss...... je ne me laisserai pas avoir par ce genre de provoc :3

-Enfin, Twi, tu me connais, non ? » ria Pinkie en faisant un clin d’œil à on-ne-sait-qui-qui-lit-l’histoire-bien-que-ce-soit-hautement-improbable.

*agite les bras*

Secouant la tête, elle se rappela du but de son envol prématuré.

Petite impropriété très courante, on ne se rappelle pas "de" quelque chose, on se rappelle quelque chose. Préfère donc "Elle se rappela le but de son envol prématuré". Si malgré tout tu es attachée à ton "de" (on sait jamais^^) tu peux remplacer "se rappeler" par "se souvenir de"^^ ("Elle se souvint du but de son envol prématuré.").

« Dashie… Dashie… Réveille-toi ! C’est pas drôle ! Me laisse pas… Ne m’abandonne pas… Tu vas… pas laisser ta fan… numéro un… toute seule… ? Et… Et l’avenir d’Equestria ? On a besoin de ta Loyauté… Tu vas pas… nous abandonner… »

Je te préviens, s'il arrive quelque chose à Rainbow Dash, j'arrête de lire et je vais me rouler en boule sous mon plumard

Un sabot jaune se posa sur l’épaule de l’alicorne dépourvue de magie.

j'avoue j'ai toujours du mal avec ce type de truc, mais comme c'est cohérent avec l'histoire de ton OC je vais faire semblant que tout va bien XD

« Seuls des artéfacts magiques surpuissants tels que l’Amulette de l’Alicorne nous permettraient de vaincre cet ennemi ! Mais on ne va pas se risquer à l’utiliser ! »

ouais, d'autant que c'est l'une des plus grosses incohérences narratives du show :3. Mais bon ça n'engage que moi ^^

« Mais oui ! Shining Armor et Cadence ont forcément une solution ! Rappelez-vous de leur pouvoir ! »

Même remarque que tout à l'heure sur l'impropriété "se rappeler de". Il faut reformuler : Rappelez-vous leur pouvoir !

Elle s’approcha de la table, résolue à écrire comme un terrestre

c'te déchéance :3

mais soudain Spike apparut en trombe.

Je ne vais pas encore parler d'impropriété, car c'est un peu plus litigieux ici. Malgré tout, je te suggère de préférer l'expression "arriver en trombe" à "apparaître en trombe".

Voilà! Chapitre 2 lu ! Hum bon ça rigole plus et la situation commence à être tendue. Sur la caractérisation des personnages principaux, tu t'en sors pas mal à l'exception de Rarity. J'ai eu l'impression de la voir un peu plus méprisante et cassante qu'elle ne l'est dans la série. Dans le show, les auteurs insistent sur l'incongruité de sont amour de l'esthétique afin de servir des situations à caractère comique. Pour faire contrepoids par rapport à une situation dramatique. Tu trouveras l'exemple le plus parlant dans "A Canterlot Wedding" lorsque les changelings attaquent et que Rarity s'efforce de récupérer les robes que ses amies ont enlevées négligemment dans le feu de l'action. Ça fait rire le spectateur et ça relativise un peu la tension du truc (c'est une manière de rappeler aux gens : bon ok la situation craint, mais vous êtes en train de regarder un cartoon alors pas de panique^^). Dans ton texte on perd un peu ça. Ensuite je ne vais pas trop m'étendre sur ton OC car je ne le connais pas bien. Mais je trouve assez rigolo le côté caricatural de la fan (avec la cutie mark en forme de RD et tout). En revanche, je me réserve pour plus tard la possibilité de critiquer son statut d'Alicorn.

Sur ce, j'espère que ma lecture t'es toujours un peu utile, et que tu ne m'en veux pas de ne pas tout faire d'une traite. C'est juste qu'il se fait tard et que je suis un peu cuite.

Au final, il n’y avait absolument rien dans cette forêt. Elles croyaient à une lutte permanente pour leur survie avant de pouvoir convaincre un dragon de les aider… Eh bien non. La forêt toute entière, malgré son apparence obscure, ne recelait que des animaux endormis. Les petits lapins s’étaient effondrés sur la route et Fluttershy les déposa dans un terrier à proximité. Quill remarqua un loup non loin de là, apparemment tombé de façon violente au sol, terrassé par le Cauchemar. Pinkie trouva un serpent au pied d’un rocher. Plusieurs oiseaux avaient encore des vers dans leurs becs, et en s’approchant d’un lac, elles sentirent une odeur écœurante en passant près d’un grizzly et de sa montagne de poissons. Les yeux de la pégase jaune s’embuèrent en voyant le triste spectacle. Pas une seule âme ne rêvait dans cette forêt. Les ponettes en sortirent bien vite, démoralisées par la fulgurance du mal qui frappait leur monde.


« On fait quoi, maintenant… ? » demanda Flash en bâillant. Elle reçut aussitôt un coup de sabot dans le crâne. « Eh ! Qu’est-ce qui te prend ?
-C’est pour te garder éveillée. justifia Untiring Quill.
-Bon, il faut bien qu’on fasse quelque chose pour la porte ! cria Twilight Sparkle en tournant en rond. On ne peut pas rentrer à moins que l’une d’entre nous ne se sacrifie !
-J’ai une solution ! »
Pinkie Pie se trouvait là, avec un gros tube bleu ciel, dont elle pressa soudain le réservoir. Toutes les juments se préparèrent à voir une rasade de confettis rebondir contre la porte. Que nenni : un énorme boulet de canon vint percuter la pierre.
« TIMBER ! »
Flash sauta sur Twilight et la poussa hors de la trajectoire d’une pierre, Quill fonça comme une dératée vers l’orée de la forêt endormie, Lullaby bondit de côté, Fluttershy s’envola avec terreur et se cacha dans un arbre. Pinkie courait, riait comme une folle, tandis que les fragments de roche tombaient et qu’elle se couvrait de poussière…
Après la seconde avalanche des deux dernières semaines, les juments se retrouvèrent. Twilight remercia Flash de lui avoir sauvé la vie, ce à quoi l’alicorne à queue arc-en-ciel répondit par un large sourire. Fluttershy descendit de son perchoir, Quill sortit de la forêt et Lullaby s’épousseta. Pinkie bondit hors des décombres en riant :
« Wouhou ! C’était trop bien ! Qui est partant pour un deuxième tour ?
-Où as-tu trouvé un boulet de canon ?! s’étrangla Twilight.
-C’était pas un boulet, voyons ! Quand on était dans la forêt, j’ai trouvé un gros rocher, alors je l’ai mis dans mon party-canon et FEU !
-Pinkie… Au sujet de ton arme… » murmura Fluttershy en se mordant la lèvre.
La pégase désigna un énorme bloc de pierre. D’abord, Pinkie ne comprit pas. Puis elle vit l’une des roues roses qu’elle connaissait si bien. Le fier party-canon était vaincu.


Après avoir longuement consolé la ponette rose, les juments décidèrent de pénétrer dans le sanctuaire du cauchemar. La tension se faisait sentir dans l’air. L’antre du monstre, s’il en était un, était plongé dans les ténèbres. Une par une, elles entrèrent, avancèrent dans le lieu de pierre. Retenant leur souffle, elles n’entendaient que le bruit de leurs sabots résonnant dans le couloir obscur. Tout respirait le danger, la peur, l’inconnu. Impossible d’utiliser la magie pour éclairer le corridor. Twilight buta contre un gros bloc rocheux.
« Je n’ose pas avancer… Qu’est-ce que c’est ?
-Un golem endormi ? proposa Quill en bredouillant.
-Ca dort, les golems ? demanda Pinkie.
-C’est un escalier. » murmura Rainbow Flash en tapotant la roche.
Rassurées, les juments grimpèrent les marches non sans mal. Twilight commençait à se sentir de plus en plus épuisée. Elle titubait dans l’ombre. La salvatrice intervention d’un mur l’empêcha de sombrer dans le sommeil. Cependant, elle demanda à Pinkie si elle pouvait s’appuyer sur elle, ce à quoi la terrestre répondit par l’affirmative. La perte du party-canon ne l’avait rendue que plus déterminée à vaincre leur adversaire. L’ombre menaçante planait au-dessus des juments, mais elles savaient qu’elles ressurgiraient dans la lumière.
Au sortir des hautes marches, les juments se trouvèrent face à une nouvelle porte de pierre. Celle-ci avait plutôt l’air d’une stèle, sur laquelle étaient gravés les mots : « Puisse-t-il éloigner les menaces ». Untiring Quill trouvait que cette formule avait tout d’un roman d’aventure au rabais.
« A votre avis, c’est une énigme ? questionna Fluttershy, tremblante.
-Ça ne ressemble pas à une devinette, c’est dommage ! Je suis très douée aux devinettes…
-Ce n’est ni une énigme, ni une devinette, car il n’y a pas de point d’interrogation à la fin. C’est une sorte de bénédiction, simplement… Une phrase symbolique… Qui décrit la valeur de ce qu’il y a derrière la porte… analysa la terrestre violette.
-Le Cauchemar serait donc une protection ? Il éloigne les menaces ?
-Honnêtement, je trouve que c’est bien sympathique de nous protéger, mais s’il faut qu’on pique tous un roupillon pour ça, c’est cher payé !
-Il y a sûrement un lien avec les changelins… marmonna Twilight. Ils ne se nourrissent pas des mauvais rêves, alors…
-Un bouclier très efficace, en effet… Mais comment prédire les migrations ? Pire encore, si le mécanisme venait à se détraquer ? frissonna Lullaby.
-Ne perdons pas de temps ! » s’écria la fan de Rainbow Dash en ruant dans la stèle, qui se renversa. Flash s’effondra également, avant de battre faiblement des ailes pour tenter de se soulever. Untiring Quill fit d’incroyables efforts pour la mettre sur son dos et affirma qu’elle ne la laisserait pas tomber. Les juments firent quelques pas dans la pièce, avant de se sentir frappées par une envie de dormir à faire pleurer d’envie un paresseux.


L’endroit était bien plus froid que le reste de la bâtisse. Sur les murs, un végétal ressemblant à du lichen émettait une faible lueur, permettant de distinguer les éventuels obstacles. Tout au fond de la pièce, un grand orbe noir piqueté de milliers d’étoiles colorées semblait vibrer à l’approche des juments. Celles-ci bâillaient à n’en plus finir, prêtes à tomber dans les bras de Morphée à chaque instant. Rainbow Flash sentait sa force décroître, mais ses jambes douloureuses l’empêchaient de succomber. Elle donna un petit coup de corne à sa porteuse.
« Qu’est-ce que tu fais ? grogna la terrestre entre deux bâillements.
-Je t’empêche de dormir… patate. »
Les juments se dirigèrent lentement vers l’orbe noir. Twilight savait rien qu’à le voir qu’il s’agissait de la source du mal d’Equestria. Secouant la tête, elle accéléra le pas et s’approcha du globe.
« Il faudrait le pousser… Pour le briser… »
Dès que son sabot toucha la surface lisse, elle sentit une étincelle. Elle ferma les yeux. Elle entendit des cris désespérés. Des cris qu’elle reconnaissait bien. Ouvrant les yeux, Twilight découvrit qu’elle avait été transportée dans une sorte de décharge, avec un monstre de crasse horriblement laid. Soudain, un nouveau cri perçant retentit.
« Rarity ?! »

Le titre de ce chapitre n'a aucun rapport avec le Diable, mais bien avec le nom de Lucifer, l'étoile du matin, qui est la première étoile à apparaître. Je vous laisse faire le rapprochement...
such symbolism wow

Rarity courait à perdre haleine afin d’échapper au monstre de crasse. Mais ce n’était pas la seule chose qui la tourmentait. A chaque fois qu’elle croyait pouvoir lui échapper en bondissant dans une éventuelle sortie, une vieille licorne blanche aux crins grisés, ridée et sénile, apparaissait. Elle répétait d’une voix chevrotante « La beauté ne dure qu’une minute » et Rarity, criant de plus belle, fuyait dans la direction opposée. Mais son endurance la trahissait. Chancelante, elle s’effondra dans la boue. C’est alors qu’autour d’elle, l’air sembla se réchauffer. Levant les yeux, elle vit une figure si réconfortante qu’elle envoya l’étiquette au diable et bondit pour la serrer fort contre elle.
« Twilight ! »
Les deux juments pleuraient de joie, tandis qu’autour d’elles, le sinistre décor semblait fondre et se dissoudre en gemmes brillantes. Ceci ne semblait pas du goût de la vieille et du monstre de crasse. Elle cria à la créature d’attaquer et de réduire les juments en pièces. Mais alors que la bête de saleté bondit vers les deux amies, une vague de chaleur sortit de leurs corps. Le monstre fut frappé de plein fouet et se transforma en un scintillant golem de pierres précieuses, quand à la vieille licorne, elle se transforma en jument cristalline, certes âgée, mais dégageant une grande majesté. La charge des ans semblait l’avoir rendue plus sage et calme, magnifiant l’éclat serein de son visage. Elle était bien loin de la vieille mégère si effrayante qu’elle était quelques secondes plus tôt. Ses yeux bleu saphirs croisèrent ceux de Rarity. Avec un sourire, elle s’évapora, le golem de pierres précieuses disparut, et Twilight ouvrit les yeux alors qu’elle se sentait tirée en arrière.

« Rarity ! Non, laissez-moi y retourner ! »
Donnant un coup de sabot à celles qui avaient rompu le contact avec l’orbe, elle le toucha à nouveau et se retrouva dans la caverne de gemmes, à côté de la licorne blanche.
« Où étais-tu passée ? J’ai eu peur que le monstre revienne… Même s’il est absolument fabuleux, maintenant…
-Rarity, ce serait long de tout t’expliquer, mais nous sommes au cœur du Cauchemar. Tous les poneys sont emprisonnés dans une espèce de globe… En touchant ce globe, je me suis retrouvée ici, avec toi, et voilà que tout va mieux… Je pense que c’est notre amitié et le fait d’être heureuse qui a transformé ce cauchemar en rêve !
-Un très beau rêve, sourit Rarity en passant son sabot dans la crinière de Twilight. Merci infiniment, ma chère. Mais je ne peux pas continuer à dormir… Il faut que j’aille sauver Sweetie Belle !
-Il faut que tu te réveilles, Rarity ! Réveille-toi ! » cria Twilight. Quelques secondes de silence passèrent.
« Je crains que ce soit la mauvaise méthode… Que faire ? murmura Rarity, dont les yeux commencèrent à s’embuer. Je veux revoir ma sœur ! Je dois la réveiller, je dois sortir d’ici ! »
Soudain, les deux juments furent enveloppées d’un cocon de lumière qui flottait vers le plafond de la caverne de cristal. Twilight comprit soudain.
« C’est un rêve… C’est un rêve, tout est possible ! Tu peux souhaiter ce que tu veux !
-Même sortir du rêve... réalisa Rarity avec un grand sourire. Je sens déjà un oreiller… Oh, vous m’avez portée jusqu’à un lit ? C’est gentil. Merci… »
Twilight ouvrit les yeux, et Rarity ouvrit les siens au même instant.


La licorne mauve secoua la tête et regarda l’intérieur du globe. Une des étoiles, blanche comme l’ivoire, disparut sous ses yeux. Chaque étoile représentait un poney ? Elles avaient du pain sur la planche ! Se tournant vers les juments, elle leur expliqua comment sauver les poneys enfermés. Elles écoutèrent attentivement, et Flash demanda alors à Untiring Quill de la poser à côté de l’orbe.
« Je dois sauver ma fille… »
La corne de Rainbow Flash toucha la paroi, elle ferma les yeux, et se retrouva dans un misérable réduit, glacial, sans même une cheminée. Un poney ressemblant à un noble de Canterlot regarda par la fenêtre, ricana et cracha sur une vieille couverture qui remuait faiblement. Dehors, elle entendait des poneys se moquant ouvertement d’une « bouseuse ridicule ». Outrée et décidée à aider le poney maltraité, Flash avança dans la pièce, et saisissant la couverture, la souleva. Elle la lâcha aussitôt avant de bondir en arrière.
« Mère ?! »
La réponse se fit quelque peu attendre.
« Lovely Light ? Est-ce toi ? »
La vieille rancune se raviva aussitôt. L’ancien nom de Flash l’irritait plus que tout. Avec colère, l’alicorne recula autant que les murs de la minuscule maison lui permettaient. Une licorne à la robe bleu clair salie par la pauvreté se leva péniblement. Ses crins vert foncé, d’ordinaire coiffés élégamment, pendaient misérablement au sol. Elle regardait la jument avec incrédulité, puis lorsqu’elle vit les ailes et la queue arc-en-ciel, son expression devint méprisante.
« Sacrifier ta condition pour ces choses… Tu ne les as toujours pas coupées ?
-Je me fiche bien d’appartenir à la petite bourgeoisie de Canterlot. J’ai réalisé mon rêve. Désormais, je suis Rainbow Flash. Et vous, madame, vos désirs sont-ils devenus réels ? On ne dirait pas. gronda Flash, presque prête à mordre.
-Montre du respect à ta mère ! s’exclama la licorne en frappant du sabot au sol.
-Cette même mère qui était furieuse de voir que j’avais abandonné la magie au profit de la liberté ? Il était temps que je vole de mes propres ailes, et j’en ai eu le moyen. Vous êtes sortie de ma vie et c’est tant mieux ! » cria l’alicorne.

Soudain, le sol, la maison, tout se mit à trembler. Les juments n’eurent que le temps de se jeter dans les bras l’une de l’autre, alors que les rires des habitants de Canterlot se faisaient plus forts, toujours plus envahissants, et qu’un étalon entra dans la chambre.
« Oh non, pas lui… » gémit la mère de Rainbow Flash en enfouissant sa tête dans les ailes de sa fille. L’alicorne mauve reconnut alors son père, étalon au crin argenté et à la robe rouge, licorne de son état, dans son armure de garde royal. Trois juments se pâmaient à ses côtés.
« Ravi d’avoir divorcé, madame. » ricana-t-il avant de tourner les talons et de claquer la porte. Flash écarquilla les yeux. Elle voyait ses parents comme des entraves, mais si elle leur reconnaissait une qualité, c’était leur fidélité mutuelle, malgré les disputes et les tentations de Canterlot. Elle se tourna vers sa mère, tremblante sous les ailes de plumes, et passa son sabot dans sa crinière. C’était ça, le cauchemar de sa mère. Elle avait cru qu’il s’agissait de l’échec, l’impossibilité d’accéder à un haut rang social, mais c’était en réalité la solitude.
« Ce n’est que le premier… Ensuite, c’est Jet Set et sa compagne qui viendront… Puis ensuite, la comtesse… qui… » hoqueta la licorne bleue entre ses sanglots. « Ils me haïssent tous… »
La compassion toucha le cœur de Rainbow Flash. Ce que sa mère vivait en cauchemar, elle l’avait vécu dans la réalité. Asociale du fait de sa personnalité fade, la vision d’un incroyable arc-en-ciel durant son enfance l’avait conduit à désirer des ailes et à se transformer en un poney hideux. Ce fut grâce à la Princesse Luna, qui venait de redevenir elle-même, que la petite licorne reçut de vraies ailes en échange de sa magie, en même temps qu’elle retrouva son apparence d’origine. Après avoir fui Canterlot, où l’on trouvait inconcevable l’idée d’une alicorne sans magie, elle vit le Sonic Rainboom, celui de Rainbow Dash, qui traversa son âme et trouva sa source dans son enfance. Depuis le début, Rainbow Dash avait tracé le destin de celle qu’on appelait Lovely Light. Et aujourd’hui, Lovely Light se tenait dans un taudis avec sa mère. Si seulement il pouvait se passer quelque chose…
« Maman, ce n’est pas la réalité ! C’est un simple cauchemar ! Il faut que tu penses à quelque chose de joyeux !
-Te payes-tu ma tête ?! Je sais que c’est un cauchemar et j’ai mille fois tenté de penser à ton père à mes côtés ! Mais rien, rien ne se passe ! »
Il fallait quelque chose de différent… Prouver que même si sa rancune restait, il y avait l’amour filial. Peu importait la distance ou les autres sentiments. On ne peut jamais haïr totalement ses parents.
« Mère… Je veux vous dire que… Je veux te remercier.
-Hein ?
-Merci, merci de m’avoir fait entrer dans cette école de magie. Merci de m’avoir permis d’aller à la sortie dans la ferme à rochers. C’est grâce à toi que j’ai vu le Sonic Rainboom.
-C’est aussi ce maudit arc-en-ciel qui nous a séparés !
-Maman ! Regarde-moi ! Je suis heureuse et je ne pourrais pas l’être plus. Même si j’ai coupé les ponts, je vous serai toujours reconnaissante. C’est grâce à vous que j’en suis là ! Même si mon choix ne vous plaît pas, je suis heureuse ! N’est-ce pas la plus belle fierté d’un parent ? »
La mère de Flash ne répondit pas. Mais, cachée sous l’aile de sa fille, elle sourit. Lovely Light ou Rainbow Flash, elle restait la même. Un enfant qui avait cru à la possibilité de réaliser ses rêves. Même si elle lui en voulait, elle ne put s’empêcher d’être heureuse pour sa fille. Une vague de chaleur enveloppa les juments. Aussitôt, elles se retrouvèrent dans une salle de bal à l’architecture somptueuse, remplie de convives, avec le père de Flash à côté de sa mère, souriant. Il saisit le sabot de sa femme, et remercia cordialement sa fille, avant de quitter la salle au bras de son aimée.
Rainbow Flash ouvrit les yeux, et au même moment, sa mère les ouvrit à Canterlot.


Une fois que chaque jument ait touché la surface du globe une fois, un débriefing fut à l’honneur.
« J’ai sauvé Rarity, Fluttershy a retrouvé Angel, Pinkie a aidé Carrot Cake, Flash a réveillé sa mère, Untiring Quill a tiré du sommeil une certaine Ballad, et toi, Lullaby… ?
-Un dénommé Ice Arrow. Je me demande pourquoi je suis tombée sur lui, je ne le connais même pas.
-Haha, sacré Ice Arrow ! Je trouve que tu vas bien avec lui, Lullaby ! Il est un peu grognon, tout comme… » La voix de Quill mourut. « Euh, oui, c’est vrai, c’est bizarre… »
Les regards tournés vers la ponette violette se dirigèrent vers le ciel, et toutes se levèrent afin d’aller sauver d’autres poneys. Mais toutes avaient un sentiment de fatigue croissant.
« On doit passer à la vitesse supérieure ! J’ai l’impression qu’il y a plus de poneys qu’avant ! s’alarma Twilight en regardant les étoiles qui flottaient dans le globe noir.
-A chaque fois que nous sauvons quelqu’un, d’autres personnes s’endorment ! C’est peine perdue ! chuchota Fluttershy, paniquée.
-Quand on y pense… réfléchit tout haut Quill. L’auteur de l’ouvrage traitant du Grand Sommeil a dit qu’il avait ressenti une puissante magie… Mais personne ici ne peut utiliser la magie sans dormir… Les anciens habitants d’Equestria n’étaient pas stupides au point de créer un artéfact qui nous priverait d’un de nos meilleurs moyens de défense !
-Attendez, c’est pas logique… Le globe est censé nous protéger des migrations de changelins, non ? Mais la reine Elytre nous a dit que sa ruche ne bougerait pas avant que les larves soient arrivées à maturité ! Si les changelins n’ont pas encore commencé à migrer, pourquoi le globe est-il affolé à ce point ? »
La question posée par Rainbow Flash les figea toutes sur place. Tous les regards se posèrent sur l’orbe. De seconde en seconde, de nouvelles étoiles apparaissaient dedans. A toute vitesse, les juments touchèrent la surface noire en même temps. Elles apparurent toutes les six dans un endroit noir, un champ d’infini, où erraient des centaines de poneys en détresse. Les six juments crièrent : « Nous sommes là pour vous aider ! Nous allons vous libérer du cauchemar ! » Mais aucun ne semblait les entendre. « Ils sont perdus, ils ne savent pas encore ce qu’ils doivent faire… » Quelques-uns, cependant, se réunissaient et se câlinaient fort. « Pourquoi ne partent-ils pas, eux ! cria Rainbow Flash, interloquée.
-Je pense que c’est parce qu’ils n’ont pas accès au globe… Nous sommes les seules à pouvoir les aider ! »
Un cri perçant retentit alors, venant de Fluttershy. Elle pointait d’un sabot tremblant deux immenses yeux jaunes, qui s’évaporèrent d’un coup.
« Sortons d’ici ! »
Les juments s’arrachèrent à la sphère, pour découvrir une sorte d’ombre planant au-dessus d’elles…

Sacré coup de boost pour ce chapitre et les deux autres qui suivront! J'ai été touchée par la déesse de l'inspiration et j'en suis bien contente. Cloudy a son p'tit caméo, de même que Vuld, et je vous encourage à lire leurs écrits, car vous allez adorer, encore plus que le Cauchemarnullus. En tout cas, la fin de l'histoire approche, et comme j'avais enfin l'occasion d'expliquer plus en détail qui est cette bonne vieille Flashounette, je ne m'en suis pas privée. Bref, en espérant que vous allez apprécier ce chapitre, qui à mes yeux se rapproche du chapitre 10 en termes de coolitude!